Elections au Conseil de sécurité: rare compromis entre l'Italie et les Pays-Bas

La Suède, l’Ethiopie, la Bolivie et le Kazakhstan ont été élus mercredi membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU pour 2017-2018, tandis que l’Italie et les Pays-Bas se partageront un cinquième siège à renouveler, une solution rare mais pas inédite. Incapables de se départager malgré cinq tours de scrutin à l’Assemblée générale, Rome et La Haye ont convenu de se répartir équitablement le mandat de deux ans.
“Nous siégerons une année chacun”, a expliqué le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni. Son homologue néerlandais Bert Koenders a précisé que l’Italie commencerait en 2017, suivi par les Pays-Bas en 2018, et que les deux pays allaient “coopérer étroitement”.
Il faudra cependant attendre jeudi pour que l’Assemblée entérine cette solution, rare mais pas inédite dans l’histoire de l’ONU. La Pologne et la Turquie avaient par exemple fait de même en 1960-61.
Le scrutin était organisé sur une base régionale.
La Suède avait créé d’emblée la surprise en arrachant au premier tour l’autre siège réservé à l’Europe occidentale, alors que l’Italie partait favorite.
Stockholm a obtenu 134 voix, contre 125 pour les Pays-Bas et 113 seulement pour l’Italie.
La Bolivie et l’Ethiopie, présélectionnées par leur groupe régional respectif, n’avaient pas de concurrents. Ils ont recueilli respectivement 183 et 185 voix, sur les 193 pays membres de l’Assemblée.
A l’issue de deux tours de scrutin, le Kazakhstan a nettement devancé la Thaïlande (138 voix contre 55) pour remporter le siège réservé à l’Asie-Pacifique. C’est la première fois que ce pays issu de l’ex-Union soviétique siégera au Conseil.
Les candidats, même ceux sans concurrents, devaient convaincre deux-tiers des pays membres votant de l’Assemblée générale.
La ministre suédoise des Affaires étrangères Margot Wallstrom a déclaré que son pays allait mettre l’accent sur la prévention des conflits, le rôle des femmes dans le maintien de la paix et le changement climatique, “nouvelle menace pour la sécurité”.
Elle a réaffirmé l’attachement de la Suède à “une solution à deux Etats” au Proche-Orient. Stockholm, a-t-elle promis, “oeuvrera en faveur de la paix et de la sécurité à la fois pour Israël et pour la Palestine”.
Le Conseil compte 15 membres, dont cinq permanents (Etats-Unis, France, Russie, Chine, Royaume-Uni) dotés du droit de veto. Cinq membres non permanents sont élus chaque année, ils siègent à partir du 1er janvier suivant.