Election présidentielle au Gabon – Une vingtaine de leaders de l'opposition toujours retenus au QG de Jean Ping

Une vingtaine de leaders de l’opposition et de la société civile gabonaise étaient toujours retenus jeudi soir au quartier général de Jean Ping, principal rival du président sortant Ali Bongo lors de l’élection présidentielle remportée mercredi par ce dernier, a-t-on appris auprès de l’un d’eux. “Depuis 6 heures ce matin, nous sommes toujours séquestrés”, a affirmé Zacharie Myboto, ancien ministre d’Omar Bongo, le père et prédécesseur d’Ali Bongo à la tête du Gabon.
“On nous a dit qu’on devait être transférés au siège de la gendarmerie, mais nous n’avons toujours pas de nouvelles”, a-t-il ajouté, tout en précisant que 25 personnes étaient encore retenues avec lui dans la cour du QG de Jean Ping. Parmi elles, l’ancien vice-président de la République Didjob Ding Duvungui ou encore Paul-Marie Gondjout, responsable d’un parti d’opposition.
Plus tôt, M. Duvungui avait raconté que l’armée avait fouillé le QG “de fond en comble”. Dans l’après-midi, les lieux restaient inaccessibles au public, des journalistes de l’AFP ayant été refoulés fermement par un imposant dispositif de sécurité.
Mercredi en fin d’après-midi, la commission électorale a annoncé la réélection du président sortant pour un deuxième septennat avec 49,80% des suffrages, devant M. Ping (48,23%), 73 ans. Cette annonce a déclenché une nuit d’émeutes meurtrières et de pillages à Libreville et dans d’autres villes du pays.
Le centre de la capitale était quadrillé jeudi par les forces de l’ordre, notamment aux abords de l’Assemblée nationale, incendiée mercredi, et du QG de M. Ping, pris d’assaut dans la nuit.
Lors d’un bref point presse, le ministre de l’Intérieur a annoncé l’arrestation depuis mercredi soir d’environ un millier de personnes dans tout le pays, dont 600 à 800 dans la capitale Libreville.