"D'urgence un nouveau projet économique et social en rupture avec l'austérité"

Le PS a dénoncé vendred la responsabilité du Premier ministre britannique David Cameron dans le choix de la Grande-Bretagne de quitter l’Union euroépenne, ajoutant qu’il importait à présent de transformer cette situation en une “nouvelle opportunité pour l’Europe”. “La construction européenne n’en sortira pas indemne”, a réagi le président du PS, Elio Di Rupo, dans un communiqué. “Une longue période d’incertitude commence. Des négociations sur les modalités du désengagement britannique vont s’ouvrir”.

Mais pour les socialistes, ce Brexit doit être le moment pour l’Europe de se choisir “d’urgence un nouveau projet économique et social en rupture avec l’austérité”. Et pour Elio Di Rupo, l’actuelle zone euro devrait être au cœur de ce renouveau européen, à mener avec l’apport de la société civile.

“Il est urgent de relancer le projet européen. Sinon, les Européens s’en détourneront définitivement. Ce serait tragique car une communauté sociale, culturelle, politique, économique est indispensable pour soutenir les Européens et protéger leur environnement dans un monde dérégulé. Mais on ne peut pas contraindre les Européens à embrasser un projet économique qui les étouffe”, estime l’ancien Premier ministre.

“Aujourd’hui, pour la grande majorité des dirigeants européens, le bilan est catastrophique. La gestion de la crise migratoire est un fiasco. Les valeurs fondamentales européennes sont bafouées dans plusieurs Etats membres. Le plan d’investissements est un trompe-l’œil. Les règles budgétaires, qui sont un non-sens économique, social et démocratique, ne sont toujours pas fondamentalement remises en question”, déplore-t-il.

Pour le président du PS, cette relance du projet européen ne pourra toutefois se limiter à un grand marché dérégulé ou par un renfort de l’austérité. “On ne refondera pas l’Europe sur la base de ce qui la mène à sa perte”, avertit M. Di Rupo.

Pour le PS, cette Europe refondée devra taxer la spéculation, instaurer une gestion commune de la dette, stopper la compétition fiscale et sociale, réguler le commerce international et instaurer un “socle ambitieux” de droits sociaux.

M. Di Rupo estime toutefois que ce projet a peu de chances de voir le jour avec 27 Etats membres. C’est pourquoi il convient de “consolider coûte que coûte la zone euro, avec une plus grande indépendance par rapport aux pays hors euro et la création d’un parlement de la zone euro au sein du Parlement européen”.
“Dans quelques jours, les membres du Conseil européen se réuniront et auront l’occasion de se montrer à la hauteur de l’événement historique qui vient de se produire. Chacun pourra juger de leur détermination”, conclut Elio Di Rupo.