Dopage – Canada et USA évoquent une exclusion totale de la Russie des JO de Rio

A la veille de la divulgation du rapport de la commission chargée de faire la lumière sur les soupçons de trucages et de dopage d’Etat par la Russie lors des Jeux d’hiver de Sotchi 2014, les esprits s’échauffent. Du côté du continent américain, l’idée a germé de demander au Comité international olympique (CIO) d’exclure totalement la Russie des prochains JO, qui ont lieu à Rio cet été. Une initiative “politiquement motivée”, accuse la Russie, tandis que l’Europe ne semble pas vouloir s’engager dans une telle voie.
Lundi, la commission indépendante chargée par l’agence mondiale antidopage (AMA) de rendre un rapport sur le présumé système de dopage et de camouflage d’échantillons douteux au sein de la délégation russe des JO d’hiver de 2014, doit dévoiler ses résultats. Le Canadien Richard McLaren, placé à la tête de cette commission, s’exprimera alors dans l’après-midi à Toronto. C’est le même homme qui avait oeuvré (en tant que co-auteur) dans un précédent rapport commandité par l’AMA, un rapport sur le dopage dans l’athlétisme russe qui a mené il y a quelques mois à la suspension de la fédération russe d’athlétisme par l’IAAF.

Mais alors que le rapport sur Sotchi n’est pas encore publié, des voix s’élevaient durant le week-end pour appeler à une exclusion totale de la délégation russe des Jeux de Rio. Le New York Times a affirmé samedi qu’au moins 10 agences antidopage nationales, dont celles des Etats-Unis et du Canada, ainsi qu’un certain nombre d’athlètes, préparent une telle demande à l’intention du CIO, dans le cas où le rapport confirme les suspicions de dopage organisé soutenu par l’Etat russe.

Il est question d’une lettre, lancée par les agences antidopage américaine et canadienne, demandant à ce que le CIO prononce une telle exclusion radicale d’ici au 26 juillet.

Pat Hickey, président des Comités olympiques européens (EOC), s’est dit “choqué” par ce projet de lettre, qui selon lui démontre que “l’indépendance et la confidentialité” du rapport McLaren ont été “compromises”.
A l’opposé, la Canadienne Beckie Scott, présidente de la commission des athlètes de l’AMA, a d’ores et déjà appelé à co-signer la fameuse lettre.

Dmitry Svishchev, qui préside la commission parlementaire russe sur le sport, a accusé quant à lui les Etats-Unis de motivations politiques. “Le dopage est juste une excuse pour se défaire de concurrents. Les Etats-Unis sont probablement les instigateurs”, a-t-il lâché. Selon l’agence Interfax, le ministre russe des sports, qui a toujours nié en bloc toute accusation d’implication de l’Etat, a tenté une comparaison avec le cas de Lance Armstrong. “Il était dopé, mais personne n’a établi un comité pour exclure son pays”, a précisé Mutko.