Démission de la ministre coréenne de la Culture, soupçonnée d'une "liste noire" d'artistes

La ministre sud-coréenne de la Culture a démissionné samedi après avoir été arrêtée pour avoir constitué une “liste noire” de quelque dix mille artistes critiques de la présidente destituée Park Geun-Hye, a annoncé l’agence Yonhap. Cho Yoon-Sun aurait agi ainsi pour priver les artistes de subventions gouvernementales et d’investissements privés et les placer sous la surveillance des autorités.
La ministre a remis sa démission au Premier ministre Hwang Kyo-Ahn, qui l’a aussitôt acceptée, a précisé Yonhap, l’agence de presse sud-coréenne. Elle a agi de la sorte après que le tribunal de Séoul a émis un mandat d’arrêt à son encontre, pour abus de pouvoir et parjure.
Mme Cho, 50 ans, souvent qualifiée dans les médias sud-coréens comme “la Cendrillon de (la présidente) Park”, est une fervente partisane de la présidente destituée, pour qui elle avait également servi en tant que ministre pour l’Egalité des genres.
Le même tribunal de Séoul a également émis un mandat d’arrêt à l’encontre de Kim Ki-Choon, ancien chef de cabinet de la présidente Park, accusé d’avoir demandé à Mme Cho d’établir cette liste d’artistes “gauchisants”.
Dans cette “liste noire” dressée par Mme Cho figurent des artistes appartenant tant au milieu du cinéma que du théâtre ou de la musique, ou encore de la littérature, représentant un véritable Who’s who de la scène artistique sud-coréenne.
L’existence de cette “liste noire” a suscité beaucoup de ressentiment dans le pays, ravivant précisément les souvenirs de la dictature militaire des années 1960 à 1980, au cours desquelles le monde de la presse, des arts et des spectacles subissait une censure stricte.