Di Rupo monte au créneau dans un débat des Premiers qui enflamme la Chambre

L’ex-Premier ministre Elio Di Rupo a interpellé jeudi à la Chambre son successeur Charles Michel, sur l’agitation sociale qui s’est emparée du pays, un événement inédit dans l’histoire récente du pays. Le chef de groupe Open Vld Patrick Dewael a recadré cette intervention dans une réplique qui donna lieu à un échange houleux avec son homologue socialiste Laurette Onkelinx. Le Premier ministre ne s’est pas laissé démonter, assurant que son gouvernement restait “mobilisé à 1000% pour continuer les réformes” et qu’il persistait à “donner une vraie chance à la concertation sociale”.

Lui reprochant une attitude “bornée”, le chef de groupe Ecolo-Groen Jean-Marc Nolet l’a invité à “ouvrir le jeu, c’est ça votre job”.

Le président du PS Elio Di Rupo s’est dit déçu que son successeur ne prenne pas d’initiative pour ramener la paix sociale et ramener la sérénité. “Je vous adjure, assumez votre fonction de Premier ministre”, lui a-t-il dit.

La cheffe de groupe cdH Catherine Fonck s’est elle voulue la “porte-parole de la majorité silencieuse”, remettant un drapeau blanc au chef du gouvernement en guise d’invitation à un moratoire sur les mesures qui fâchent et les actions qui pénalisent.

Patrick Dewael a reproché à Elio Di Rupo de réveiller l’extrême gauche en tentant de prendre la tête de la contestation sociale et en n’assumant pas certaines mesures prises par le gouvernement précédent. Parlant d'”incivisme politique”, il a également dénoncé l’attitude du patron de Solidaris, l’ex-ministre des Entreprises publiques Jean-Pascal Labille (PS) qui avait révélé un projet de privatisation de Bpost. “Il a bien fait”, a rétorqué Laurette Onkelinx en dénonçant la petitesse des attaques du chef de groupe libéral flamand dans une passe d’armes virulente.