Deux commissariats attaqués dans le nord du Burkina

Deux commissariats ont été attaqués dans la province du Soum, dans le nord du Burkina près de la frontière malienne, dans la nuit de lundi à mardi, deux mois après l’attaque qui a coûté la vie à 12 soldats dans le même secteur, a appris l’AFP de sources concordantes. “Deux de nos commissariats ont été attaqués cette nuit à Barabulé et Tongomaël”, a indiqué durant la nuit le ministre de la Sécurité Simon Compaoré, sans donner de bilan. Deux sources sécuritaires ont parlé de “djihadistes”. Mohamed Dah, Haut Commissaire de la province du Soum, dont Djibo est le chef-lieu, a affirmé que “les attaques ont eu lieu quasi simultanément. Les tirs ont cessé, mais les assaillants ne sont toujours pas partis. Un renfort militaire a été envoyé sur les lieux”. “On se demande si c’est une diversion, afin de mobiliser des forces de sécurité pour attaquer des cibles plus importantes”, a-t-il avoué.
Cette attaque est survenue pendant le 25e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui attire des dizaines de milliers de cinéphiles, dont de nombreux étrangers, dans la capitale burkinabè, située à 210 km au sud de Djibo.
Le gouvernement avait assuré avoir pris des mesures spéciales pour protéger ce célèbre festival, qui est l’occasion pour le pays de rayonner positivement à travers le continent et le monde.
Sous couvert de l’anonymat, une autre source sécuritaire a expliqué que l’attaque à Barabulé était l’œuvre d’une “dizaine de djihadistes arrivés sur six motos”.
Le 16 décembre, une attaque de djihadistes sur un détachement de l’armée à Nassoumbou, également dans la province du Soum, près de la frontière malienne, avait fait douze morts, traumatisant le pays. Ce raid djihadiste est le plus meurtrier jamais perpétré contre l’armée dans ce pays. Il s’agissait alors de la seconde attaque visant l’armée depuis le début des attaques djihadistes au premier trimestre 2015 au Burkina Faso, petit Etat sahélien d’Afrique, pauvre et enclavé.