Des militants d'Amnesty enjoignent l'UE d'envoyer un message fort à la Turquie

Une centaine de militants d’Amnesty international ont participé, mardi matin dans le quartier européen à Bruxelles, à une action en faveur de la libération de défenseurs des droits humains emprisonnés en Turquie. Organisée sur le rond-point Schuman, en prélude à une rencontre entre la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères Federica Mogherini et le ministre turc Mevlüt Cavusoglu, l’opération d’Amnesty visait à mettre la pression sur la cheffe de la diplomatie européenne afin qu’elle plaide pour la libération de ces défenseurs des droits de l’Homme.

“Plusieurs gouvernements dans le monde ont appelé à la libération des défenseurs des droits humains en Turquie. Défendre ces droits n’est pas un crime, et pourtant, en Turquie, c’est en train de le devenir à un rythme alarmant”, a commenté le secrétaire-général d’Amnesty, Salil Shetty, qui a pu s’entretenir en matinée avec Mme Mogherini.

Selon M. Shetty, la rencontre du jour avec M. Cavusoglu constitue “une occasion réelle pour l’UE de s’exprimer en faveur des défenseurs des droits humains qui sont emprisonnés pour résister au nom de ce qui est juste”.

Les militants rassemblés mardi à Bruxelles ont scandé des slogans devant des figures géantes représentant les personnes emprisonnées.

Huit militants turcs, dont la directrice d’Amnesty pour la Turquie, Idil Eser, ont été arrêtés le 5 juillet dernier, aux côtés de deux formateurs. Six d’entre eux ont été placés en détention et quatre autres relâchés sous contrôle judiciaire.

Ces militants sont accusés par Ankara d’avoir commis des crimes au nom d’une organisation terroriste. Des “accusations ridicules et infondées”, d’après Amnesty, qui souligne qu’ils ont uniquement défendu les droits humains et, en cela, rien fait de répréhensible.