Des fiscards mécontents interrompent le ministre Van Overtveldt à la Chambre

Une vingtaine de fonctionnaires du SPF Finances ont brièvement interrompu mercredi après-midi une intervention du ministre des Finances Johan Van Overtveldt en commission de la Chambre, pour dénoncer une insuffisance de moyens humains et financiers accordés par le gouvernement à leur département. Vêtus de chemises et pulls blancs, ces fonctionnaires se revendiquant du syndicat UNSP-Finances (Union nationale des services publics, indépendant) se sont levés dans les travées réservées au public et ont exhibé des feuillets adressés au ministre, lui demandant de ne pas oublier ses agents et leur argent, a constaté Belga. Ils ont été rapidement reconduits par les services de sécurité à l’extérieur du parlement, le ministre pouvant ainsi poursuivre son exposé.

L’UNSP a dit avoir agi avec l’accord du front commun syndical (CSC, CGSP, SLFP, du nord comme du sud du pays) pour dénoncer le manque d’écoute du ministre par rapport aux problèmes engendrés par les économies au SPF Finances. “A politique de recrutement inchangée, il n’y aura plus de contrôles fiscaux possibles en 2022”, a affirmé Aubry Mairiaux, président fédéral de l’UNSP. Selon lui, des missions d’intérêt public telles que l’enregistrement des baux ou la lutte contre la fraude fiscale sont déjà menacées. Le syndicat affirme aussi que les recrutements annoncés par le ministre, notamment à l’inspection spéciale des impôts (ISI), ne sont en fait que des réorientations internes.

“A-t-on vraiment envie de lutter contre la grande fraude fiscale? Sait-on qu’un employé recruté rapporte dix fois son salaire”, demande Aubry Mairiaux. Il dénonce les fermetures annoncées de plusieurs bureaux des contributions en zone rurale et leur recentralisation vers les grandes villes. Il rappelle également les récentes grèves du zèle des douaniers. Selon M. Mairiaux, des réunions de concertation sont programmées ces 3, 8 et 14 juin. D’autres actions de sensibilisation des citoyens auront lieu la semaine prochaine. Le syndicat s’apprête à durcir le ton s’il ne reçoit pas de réponse satisfaisante d’ici au 14 juin.