Des écrans de ciné aux écrans plats, c'est très tendance

“Fargo” a été une révélation pour Hollywood. Acclamée par la critique et plébiscitée par le grand public, la série tirée du film des frères Coen a encouragé les studios à porter les succès des écrans de cinéma aux écrans plats. Le concept consistant à passer du film à un format de télévision est presque aussi vieux que la télé elle-même mais la demande pour des “pilotes” inspirés de films connaît une croissance quasi exponentielle ces dernières années.
Sur les 18 séries qui vont être diffusées cet automne et qui ont été présentées au traditionnel PaleyFest à Beverly Hills, près d’un tiers sont nées d’un film.
“L’Arme fatale” et “l’Exorciste” de Fox seront diffusées en septembre et “Une nuit en enfer” – fondée sur le film au trio George Clooney, Quentin Tarantino, Harvey Keitel – fête une troisième saison.
“Je pense que la tendance à faire des +remakes+ est très forte à Hollywood en ce moment”, a confié à l’AFP Diego Gutierrez, producteur de “Une nuit en enfer: la série”.
“C’est toujours une bonne chose de se baser sur une solide matière première qui a du souffle”, a-t-il ajouté.
Début octobre marquera le retour pour une seconde saison de “Ash vs The Evil Dead” et de “Frequency”, la série tirée de “Fréquence interdite”, quelques jours plus tard.
Plus d’une trentaine de conversions ciné-télé sont actuellement à divers stades de production, parmi lesquels “Rambo: New Blood” ou “Van Helsing”.

L’attrait de la formule pour les producteurs et les acteurs est évident.
Pourquoi prendre un risque important en inventant un pilote de toute pièce, au risque de le voir rejeté alors que vous avez sous la main une recette éprouvée?
“Il y a tellement de compétition qu’un titre connu aide bien, il aura davantage de téléspectateurs”, a expliqué Jordana Brewster, star des films “Fast and Furious” et vedette de la future série télé basée sur “l’Arme fatale”, lors d’un entretien à l’AFP.
Les producteurs “veulent un marketing déjà calé, avec ses affiches, ses T-shirts et ses casquettes”, a estimé Clayne Crawford, qui incarne sur le petit écran le rôle interprété par Mel Gibson sur grand format.
Il n’y a pas que les films qui se muent en série: des acteurs – y compris certains des plus cotés du cinéma hollywoodien – ont aussi franchi le pas.
Jessica Lange a ainsi traversé le Rubicon – avec ses deux Oscars en poche – pour “American Horror Story” et Jane Fonda est l’une des héroïnes de “Grace et Frankie”.

Clive Owen, Maggie Gyllenhaal, Viola Davis, Kiefer Sutherland, Don Cheadle et Matthew McConaughey ont aussi tenté l’aventure.
Danny Trejo, le méchant parmi les méchants quand Hollywood a besoin d’un méchant, fait l’aller-retour sans cesse.
Il a joué dans quelque 200 films (“Heat”, “Les Ailes de l’enfer”, etc…) et des dizaines de séries télé dont “X-Files: aux frontières du réel”, “Breaking Bad” ou “Sons of Anarchy”.
“J’aime le cinéma, j’adore faire des films, mais la télé c’est beaucoup plus rapide. Il faut être concentré parce qu’ils tournent tellement de pages (de scénario). Quoi qu’il en soit, j’aime travailler”, lance t-il.

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14 septembre 2016 - 10h35