Des commissaires veulent entendre l'inspecteur de la police de Malines

Plusieurs membres de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats du 22 mars ont réclamé l’audition d’Hamid A., l’inspecteur en congé maladie de la police de Malines qui avait livré à ses supérieurs un tuyau sur Salah Abdeslam. L’expert chargé des aspects juridiques du travail de la commission, Paul Martens, remettra un avis sur la question, a-t-on appris mercredi. Une enquête judiciaire est en effet ouverte. A la fin 2015, Hamid A. a transmis à son officier traitant une information qu’il a recueillie auprès de sources dans la communauté d’origine marocaine de Molenbeek et selon laquelle le fils de D. M., Abid Aberkane, neveu de Salah Abdeslam, s’est radicalisé. Or, D. M. habiterait au 79 de la rue des Quatre-Vents, l’endroit où Salah Abdeslam a été arrêté le 18 mars. Le “tuyau” comporte une autre information: Aberkane aurait des contacts avec les frères Abdeslam.

Un rapport a été rédigé le 7 décembre mais est resté bloqué à la police de Malines. Il n’est transmis à la BNG (Banque Nationale Générale, soit la banque de données de la police) que le 23 mars, au lendemain des attentats de Bruxelles.

L’inspecteur a mis en cause sa hiérarchie qui ne l’aurait pas pris au sérieux. L’information avait été qualifiée de vague et peu fiable. Le comité P a rendu un rapport sur la question. Le vice-président de l’organe de contrôle de la police s’est expliqué mercredi devant la commission d’enquête. Un passage du rapport souligne notamment qu’un minimum attendu d’un fonctionnaire de police, lisant une information sur Salah Abdeslam, est qu’il prenne contact avec le magistrat ou l’unité menant l’enquête.

Plusieurs députés s’interrogent sur la façon dont la police de Malines a traité cette information qui a impliqué pas moins de 8 personnes, a-t-on fait remarquer mercredi. Des questions se posent également de façon plus générale sur la façon dont les policiers d’origine étrangère sont considérés par leurs supérieurs.