Des chefs réfugiés invités à cuisiner dans dix restaurants parisiens

Dix restaurants parisiens ouvrent leurs cuisines à des chefs réfugiés venus notamment de Syrie et du Sri Lanka, qui pourront y proposer des plats dans le cadre d’un nouveau festival du 17 au 21 juin, a annoncé mercredi l’association organisatrice, Food Sweet Food. Cette première édition du “Refugee Food Festival”, en partenariat avec le HCR et l’entreprise sociale Les Cuistots Migrateurs, est destinée à “changer le regard” sur ces migrants, à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés le 20 juin.
“On en vient à oublier que ces personnes arrivent en France avec des compétences, des savoir-faire, un patrimoine culturel, notamment en cuisine, qui doit être valorisé pour les aider à s’intégrer dans la société française”, explique à l’AFP Louis Martin, cofondateur avec sa compagne Marine Mandrila de l’association organisatrice.
Sept chefs, originaires de Syrie, d’Inde, d’Iran, de Côte d’Ivoire, de Tchétchénie et du Sri-Lanka et ayant le statut de réfugiés, participent à cette opération qui implique dix établissements à Paris. Parmi eux, le “Freegan Pony”, restaurant-squat du 19e arrondissement qui utilise les invendus du marché de Rungis, mais aussi “L’Ami Jean” (7e arrondissement) ou encore “Poulette” (3e arrondissement).
A la tête de “L’Ami Jean”, le chef Stéphane Jégo ouvrira ainsi ses cuisines au Syrien Mohamad El Khady pour des plats concoctés à quatre mains.
Passionnés de cuisine, Louis Martin et Marine Mandrila ont eu l’idée de ce festival après avoir fait un “tour du monde du repas chez l’habitant” à l’issue de leurs études, expérience de six mois dont ils ont tiré un livre, “Very Food Trip” et une série qui doit être diffusée à la télévision.
“On s’est rendu compte à quel point la cuisine a ce pouvoir fédérateur de rassembler des personnes qui ne se connaissent pas et n’ont pas forcément les mêmes références culturelles”, explique Louis Martin.

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01 juin 2016 - 23h15