Des avocats tirent la sonnette d'alarme en marge de la journée des droits de l'Homme

Une quarantaine d’avocats du collectif Progress Lawyers Network et plusieurs membres d’associations, dont Bruxelles Laïque, le MRAX et l’Observatoire international des prisons, se sont rassemblés samedi à Bruxelles afin d’exprimer leur inquiétude face, notamment, aux mesures de lutte contre le terrorisme prises par le gouvernement fédéral. Leur objectif était de rappeler que les droits de l’Homme, dont la journée internationale est célébrée ce samedi, doivent rester des garde-fous dans la société. Rassemblés sur le Mont des Arts, les avocats du collectif Progress Lawyers Network ont fait mine de jeter les droits de l’Homme dans des sacs poubelles, arguant que “quand une démocratie jette les droits de l’Homme à la poubelle, ça pue”.

“Nous constatons qu’en Belgique les droits de l’Homme sont de plus en plus bafoués et que l’accès à la justice et à un avocat pro deo – la garantie d’une justice équitable – est de plus en plus difficile. Les mesures avancées par le gouvernement comme réponse au terrorisme, dont la prolongation du délai de garde à vue sans recours à un juge ou encore aux perquisitions possibles la nuit, posent également problème”, affirme Joke Callewaert, avocate de Progress Lawyers Network.

“L’extension des pouvoirs de la Sûreté de l’Etat lui permet, par ailleurs, de plus en plus de recourir à des méthodes d’enquête extraordinaires dans les dossiers de terrorisme, mais aussi en matière d”extrémisme’ sans que ce concept ne soit clairement défini. Enfin, les syndicats sont de plus en plus mis à mal, de même que le secret professionnel des travailleurs sociaux des CPAS”, ajoute-t-elle.