Demandes d'asile – Les CPAS wallons prêts à être solidaires mais s'inquiètent des sanctions

Les CPAS wallons sont prêts à faire preuve de solidarité pour accueillir les demandeurs d’asile dans le cadre du plan de répartition par commune du gouvernement fédéral, a assuré vendredi le président de leur fédération, Michel Vandormael. Ils s’inquiètent toutefois du mécanisme de sanction prévu et rappellent leurs problèmes de financement qui vont s’aggravant. “Nous sommes favorables à une répartition solidaire des demandeurs d’asile pour répondre à cette crise humanitaire, et le plan de répartition est un des moyens d’y répondre. Notre solidarité est plus que nécessaire. Nous avons d’ailleurs appelé nos membres à créer des places d’accueil dès à présent”, a expliqué M. Vandormael.
Les communes qui n’auraient pas créé le nombre de places d’accueil qui leur est imparti risquent une sanction équivalent au double du subside pour créer une place locale d’accueil, soit 75,4 euros par place et par jour.
Les CPAS redoutent que ces amendes soient prises sur d’autres budgets, par exemple la part fédérale dans les revenus d’intégration sociale. Lors des réunions de concertation qui ont eu lieu, ils ont marqué leur opposition. “Par les temps qui courent, où l’on connaît un regain des forces populistes, nous craignons un très mauvais message: on prend sur les revenus d’intégration pour les demandeurs d’asile”, a fait remarquer M. Vandormael.
Actuellement, la méthode de perception des sanctions n’est pas encore définie. Si les ressources des CPAS venant du fédéral sont visées, le but est de ne pas toucher à la part dans les revenus d’intégration, a-t-on assuré au cabinet du ministre de l’Intégration sociale, Willy Borsus (MR).
La Fédération des CPAS épingle aussi une attitude “paradoxale” du gouvernement fédéral qui vient d’approuver un avant-projet de loi autorisant la fusion d’un CPAS avec les services communaux, une opération qu’elle a fermement combattue.
“On nous impose toujours plus de missions, nous devons assumer le coût des exclusions du chômage sans une compensation suffisante, on nous demande un effort pour les réfugiés et en même temps, c’est le coup d’âne: le gouvernement autorise notre disparition”.