Décret Trump: complications à la frontière américano-canadienne

Les binationaux canadiens rencontrent des difficultés pour aller aux Etats-Unis et les complications sont nombreuses depuis le décret migratoire signé par le président Donald Trump et suspendu depuis à une décision de justice. “Les cartes Nexus d’environ 200 résidents permanents canadiens ont été révoquées il y a quelques jours puisque selon le récent décret présidentiel, elles étaient inadmissibles”, a expliqué mercredi le ministre canadien de la Sécurité publique Ralph Goodale.
Il a assuré que ces cartes sont à nouveau valables depuis la suspension du décret anti-immigration fermant temporairement les frontières des Etats-Unis aux réfugiés et aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane (Iran, Irak, Yémen, Syrie, Libye, Somalie et Soudan).
La carte Nexus permet à son détenteur “d’accélérer le franchissement de la frontière” américaine, a rappelé le ministre canadien.
Nexus est un programme binational entre les deux pays et un Canadien ou un Américain qui en est pourvu peut franchir les postes frontaliers en utilisant des bornes automatiques.
“Le gouvernement du Canada continue de s’efforcer à s’assurer que tous les Canadiens sont traités de manière équitable et rapide” par la police américaine aux frontières, a déclaré Ralph Goodale en parlant d'”une situation actuelle complexe”. Dans les médias locaux, les témoignages se multiplient de Canadiens refoulés à la frontière.
Des jeunes étudiants avaient déjà affirmé avoir été interdits d’entrée le jour de l’investiture du président Trump quand ils avaient indiqué aux agents frontaliers leur volonté d’aller manifester le lendemain pour la grande marche des femmes à Washington.
Mercredi, une Canadienne d’origine marocaine, un pays non visé par le décret Trump, a rapporté à la télévision publique CBC avoir été retenue pendant quatre heures avant d’être refoulée avec ses deux enfants et un cousin.
Voilée, elle a expliqué que les questions portaient principalement sur la religion, le nom de la mosquée qu’elle fréquentait ou celui de l’imam.
“Je me suis sentie humiliée et comme si j’étais une moins que rien”, a-t-elle déclaré. Mardi, la police canadienne avait indiqué qu’une vingtaine de migrants aux Etats-Unis avaient bravé le froid et la neige pour traverser une frontière au Manitoba (centre) et demander l’asile au Canada.

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09 février 2017 - 03h00