Décès du poète-chanteur polonais Mlynarski qui avait traduit Brel et Brassens

Le poète-chanteur polonais Wojciech Mlynarski, figure de la critique intellectuelle légale du régime communiste, est mort mercredi à l’âge de 75 ans, a annoncé sa famille sur Facebook. Influencé par Brassens, Brel et Bécaud, dont il a traduit des textes en polonais, comparé souvent aux Russes Boulat Okoudjava et Vladimir Vyssotski, Mlynarski, également auteur-compositeur et metteur en scène, avait écrit plus de deux mille textes de chanson dont des dizaines sont entrés dans le patrimoine culturel polonais.

Ayant débuté sur scène au début des années 1960, à l’époque communiste, il a fréquemment abordé dans ses chansons pleines d’humour – surnommées “tribunes chantées” par la critique – de sérieux problèmes sociaux frôlant le domaine politique, ce qui lui a valu des ennuis avec la censure.

Certaines expressions qu’il a introduites dans le langage politique polonais sont devenues emblématiques de l’opposition tranquille, optimiste à long terme, au régime totalitaire, tel son refrain “faisons notre truc” – malgré tous les obstacles – pour défendre “quelques petites choses, la culture, l’art et la liberté d’expression”.

Très populaires, ses chansons ont eu un impact important sur l’évolution de l’opinion publique polonaise, alors que l’opposition politique, relativement peu nombreuse, très surveillée et réprimée, a dû attendre l’émergence du syndicat Solidarité au début des années 1980 pour toucher d’importants groupes sociaux.