Décès de la romancière française Benoîte Groult, grande figure du féminisme

La romancière française et grande figure du féminisme Benoîte Groult, 96 ans, auteure d'”Ainsi soit-elle”, est morte dans la nuit de lundi à mardi “dans son sommeil”, a-t-on appris auprès de sa fille. “Elle est morte dans son sommeil comme elle l’a voulu, sans souffrir”, a indiqué à l’AFP sa fille, Blandine de Caunes. “Elle a eu une tellement belle vie”. Il y a le choc de la mort mais c’est mieux ainsi car elle n’allait pas très bien”. Benoite Groult était venue à l’écriture à la quarantaine et, après avoir fait ses gammes avec sa sœur Flora (“Le Journal à quatre mains”, “Le Féminin pluriel”, et “Il était deux fois”), elle avait signé seule en 1972 un premier roman, “La Part des choses”. Trois ans plus tard, à 55 ans, Benoîte Groult avait publié “Ainsi soit-elle”, un essai virulent sur la condition imposée aux femmes. Ce livre-manifeste était devenu un éclatant succès de librairie avec un million d’exemplaires vendus et de multiples traductions.

Née le 31 janvier 1920 à Paris de parents plutôt mondains, Benoîte Groult, grandit dans une famille fantasque, sans cesse rabaissée par une mère qui ne la juge ni jamais assez belle, ni jamais assez brillante. Professeur de lettres puis journaliste, Benoîte Groult a eu trois maris (dont le journaliste Georges de Caunes et l’écrivain Paul Guimard) et trois enfants.

En 1984, elle est chargée par Yvette Roudy, la ministre socialiste des droits de la femme, de présider la Commission de terminologie pour la féminisation des noms, et se heurte à l’opposition de l’Académie française qui la traite de “précieuse ridicule”. D’une plume alerte, mordante, elle écrit ensuite plusieurs romans dont “Les Trois-quarts de l’été” (1983), “Les Vaisseaux du cœur” (1988), “La Touche étoile” (2006), son autobiographie intitulée “Mon évasion” (2008) et une biographie de la révolutionnaire française Olympe de Gouges, pionnière du féminisme français, en 2013.

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21 juin 2016 - 11h30