De retour à la musique après 4 ans, Jay-Z s'excuse et célèbre sa mère gay

Dans son album sorti vendredi, le premier depuis quatre ans, Jay-Z se dévoile comme rarement auparavant. Il y présente ses excuses à Beyoncé pour l’avoir trompée, s’épanche sur sa mère dont il confirme l’homosexualité, et dénonce les tensions raciales. Les titres décontractés de Jay-Z ont fait de lui un des plus grands rappeurs de tous les temps mais, à la tête d’un empire économique et marié à la superstar Beyoncé, il avait tiré jusqu’ici un rideau très épais sur sa vie privée. “4:44”, 13e album studio du rappeur né sous le nom de Shawn Carter, est sorti en exclusivité sur son propre service de musique en streaming Tidal.

Sur un air de Gospel, Jay-Z y lance une longue tirade pour s’excuser auprès de Beyoncé, qui lui avait reproché son infidélité dans son album “Lemonade” il y a un an. Il laisse aussi entendre que les jumeaux auxquels Beyoncé vient de donner naissance ont été conçu naturellement.

Dans son “4:44”, qui fait référence à l’heure de son réveil le jour où il l’a écrit, il instille de la house et du reggae, produisant un son contemporain et élégant qui change de ses précédents albums, largement pop.

Dans “Smile”, Jay-Z confirme que sa mère est lesbienne et explique comment elle s’est droguée face à la stigmatisation. Il évoque aussi une enfance difficile dans son quartier de Brooklyn et un père absent. La chanson commence avec Stevie Wonder et se termine sur un poème de sa mère, Gloria Carter.

Comme beaucoup de rappeurs de sa génération, Jay-Z a lancé des injures homophobes au début de sa carrière mais a été ensuite un des premiers rappeurs à plaider pour les droits des homosexuels.

Jay-Z qui, avec Beyoncé, est devenu ami avec l’ancien président Barack Obama et a fait campagne pour la démocrate Hillary Clinton, dénonce les tensions raciales avec les titres “The Story of O.J.” et “Moonlight”, affirmant que les Noirs américains seront toujours jugés pour la couleur de leur peau.

Jay-Z lance des piques à d’autres chanteurs y compris Kanye West qui, l’an dernier, l’a insulté et a soutenu Donald Trump. L’artiste a des mots très durs notamment sur l’héritage de l’icône de la pop Prince, qui avait signé un contrat avec Tidal juste avant sa mort. Le rappeur dénonce les “bâtards cupides” qui ont commercialisé leurs oeuvres sur des services de streaming comme Spotify.

Mais Jay-Z se penche aussi sur son propre “héritage”, titre de sa dernière chanson destinée à ses enfants, où il espère que sa fortune et ses oeuvres caritatives lui succèderont après sa mort.