De retour en Afghanistan, l'ex-chef de guerre Hekmatyar appelle les talibans à la paix

L’ex-chef de guerre afghan Gulbuddin Hekmatyar, en exil depuis plus de 20 ans, est réapparu pour la première fois en public devant ses partisans samedi pour appeler les talibans à cesser le combat et rejeter la violence. M. Hekmatyar, qui s’exprimait dans la capitale provinciale de Laghman, à l’est de Kaboul qu’il pourrait rejoindre dimanche, a signé en septembre un accord de paix avec le gouvernement afghan lui garantissant un retour sécurisé au pays et l’amnistie pour lui et les siens.
“Rejoignez-nous et cessez cette guerre dont les premières victimes sont les Afghans et leurs maisons que vous détruisez!”, a-t-il lancé, la barbe blanche fournie et coiffé de son traditionnel turban noir, en leur promettant d’être “à leurs côtés” pour ce nouveau chapitre.
Acclamé par la foule, il a dénoncé le massacre de plus de 135 jeunes soldats, notamment dans une mosquée, lors d’une attaque talibane la semaine dernière dans le nord: “Nous ne pouvons tolérer des attaques contre des hommes en prière, qu’on leur tire dessus”.
Le chef du Parti Hezb-i-Islami, vétéran du djihad anti-soviétique âgé de 67 ans, a également mis en garde les “forces étrangères (qui) ne peuvent gagner cette guerre”, alors qu’un détachement de 300 Marines américains commence à arriver dans le sud pour renforcer l’Opération Resolute Support de l’Otan. “Laissez-nous une chance de trouver une solution pour notre pays et de résoudre nos problèmes, soutenez-nous en ce sens”.
Les talibans ont annoncé vendredi le lancement de leur offensive de printemps, encouragés par leurs gains territoriaux la saison dernière.
Né à Kunduz dans le nord du pays, Gulbuddin Hekmatyar, Pachtoune au visage sévère, avait disparu depuis la fin des années 90, laissant derrière lui une réputation sulfureuse qui lui a valu le surnom de “Boucher de Kaboul” dans la presse internationale.