De nouveaux critères pour le soutien complémentaire aux écoles à public défavorisé

Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé mercredi un projet de décret modifiant les critères pour l’attribution de moyens financiers complémentaires aux écoles accueillant un public socio-économiquement défavorisé, soit un quart environ des établissements de la Fédération. Dans un souci d’équité sociale et de lutte contre le décrochage, ces écoles dites “à encadrement différencié” perçoivent depuis 2009 un surplus de moyens financiers, notamment pour relever le taux d’encadrement de leurs élèves, soutenir les apprentissages en classe ou hors classe, organiser des études dirigées, soutenir l’apprentissage du français, assurer un tutorat, etc.
Les écoles bénéficiaires sont sélectionnées sur base du niveau socio-économique de leur public, mais les critères appliqués datent d’il y a plus de 15 ans.
Le nouveau texte revoit en conséquence le régime au profit de quatre critères jugés plus fiables, basés non plus sur le quartier où l’école est établie, mais sur des données individualisées liées à son public.
Cette évaluation sera par ailleurs réalisée chaque année, et non plus tous les cinq ans comme aujourd’hui.
Enfin, pour éviter qu’une école ne soit exclue abruptement du mécanisme en application des nouvelles règles, un mécanisme de lissage a toutefois été prévu sur six années.
Le décret, présenté par la ministre de l’Education Marie-Martine Schyns, a été approuvé par la majorité (en sursis) PS-cdH.
Les autres partis se sont tous abstenus.
Le MR a déploré qu’aucune évaluation externe et indépendante du système n’ait été menée préalablement à l’adoption de ce décret, par ailleurs très mal rédigé, a justifié sa cheffe de groupe, Françoise Bertieaux. Ecolo a lui déploré un décret qui, in fine, ne changera pas grand chose au caractère particulièrement inégalitaire de l’enseignement francophone belge.
Le nouveau régime doit s’appliquer dès la rentrée prochaine.