Décret anti-réfugiés: un juge interdit l'expulsion des personnes interpellées

Un juge fédéral américain a donné partiellement raison samedi soir à des ONG qui contestaient le décret anti-réfugiés signé par Donald Trump la veille, en empêchant l’expulsion des personnes interpellées en vertu de ce décret. Selon un document du tribunal fédéral vu par l’AFP, la juge fédérale de Brooklyn, Ann Donnelly, qui avait été saisie par plusieurs associations de défense des droits de l’homme dont la puissante ACLU (American Civil Liberties Union), a ordonné aux autorités américaines de ne procéder à aucune expulsion de ressortissants des sept pays musulmans concernés par le décret – Iran, Irak, Yémen, Somalie, Libye, Syrie, Soudan – disposant des papiers les autorisant à entrer aux Etats-Unis.
La décision, rendue en urgence, empêche donc les autorités américaines d’expulser de son territoire les voyageurs issus des 7 pays concernés et qui ont été “surpris” par le décret alors qu’ils étaient déjà en route, soit les passagers qui ont été cueillis par les autorités à leur atterrissage sur le sol américain alors même qu’ils disposaient d’un visa valide pour s’y rendre. Les associations qui ont pris la justice à partie s’indignaient notamment du sort de deux Irakiens interpellés vendredi soir à l’aéroport JF Kennedy de New York. Ces deux hommes étaient détenteurs de visas leur permettant d’entrer légalement aux Etats-Unis. L’un d’eux a travaillé pour des entreprises américaines et pour le consulat des Etats-Unis à Erbil, et a entre-temps été libéré après des heures de détention. L’autre devait rejoindre sa femme et son enfant arrivés légalement aux Etats-Unis avec le statut de réfugiés.
Une douzaine de personnes au moins seraient détenues par la police dans les aéroports américains en vertu du nouveau décret.