Côte d'Ivoire: nouveau renvoi du procès de Michel Gbagbo, fils de l'ancien président

Le procès de Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, pour “divulgation de fausses nouvelles” qui devait s’ouvrir vendredi à Abidjan, a de nouveau été reporté au 20 octobre, a annoncé son avocat. Ce renvoi “souhaité par l’avocat, en accord avec le parquet et le Tribunal”, est dû aux “occupations professionnelles de l’accusé qui préside le jury du baccalauréat” et à l’absence du co-accusé Laurent Despas, “en France pour raison familiale depuis le 6 juin”, a expliqué l’avocat de l’inculpé, Me Ange Rodrigue Dadjé.

Le procès de Michel Gbagbo et de Laurent Despas, directeur général du site d’information Koaci.com, initialement prévu pour le 23 juin, avait déjà été reporté d’une semaine, en raison d’un dysfonctionnement de l’appareil judiciaire.

Les deux hommes avaient été inculpés le 26 mai 2016 mais laissés en liberté, par le procureur d’Abidjan, Richard Adou, à la suite d’une interview accordée par le fils Gbagbo à Koaci.com, publiée le 2 mai. Dans cet entretien, Michel Gbagbo déclarait qu'”à la date du 30 mars 2016, 250 personnes étaient encore détenues dans les prisons” ivoiriennes et que “300 personnes (…) inculpées et placées sous mandat de dépôt depuis 2011 sont portées disparues”. “Le parquet informe qu’il n’a été saisi d’aucun cas de disparition d’inculpés de la crise postélectorale”, avait réagi M. Adou, critiquant les déclarations “sans fondement et mensongères” de Michel Gbagbo.

Michel Gbagbo, fils de l’ex-président Gbagbo issu d’un premier mariage avec une Française, avait été condamné le 10 mars 2015 à cinq ans d’emprisonnement pour “attentat à la sûreté de l’Etat”.

Simone Gbagbo, épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo, purge elle une peine de 20 ans dans cette même affaire, après avoir été jugée pour son rôle dans la crise causée par le refus de son mari de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.

Laurent Gbagbo est écroué depuis la fin 2011 à La Haye, où il est jugé par la Cour pénale internationale pour “crimes contre l’humanité” présumés commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en Côte d’Ivoire.