Crise politique en RDC – L'opposant historique Tshisekedi quitte le pays en pleines négociations politiques

L’opposant historique congolais Étienne Tshisekedi a quitté Kinshasa tôt mardi matin pour Bruxelles alors que son parti négocie avec la majorité soutenant le président Joseph Kabila un partage du pouvoir jusqu’à la prochaine présidentielle en République démocratique du Congo. L’opposant de longue date, âgé de 84 ans, a décollé de l’aéroport international de Ndjili à bord d’un avion privé à 06h00 alors que le jour se levait tout juste. Son entourage a affirmé qu’il retournait en Belgique pour des soins.

Un peu plus tôt, alors qu’il faisait encore nuit, le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) avait été hissé à bord d’un jet qui attendait depuis la veille, aidé par des proches.

Le convoi de voitures l’ayant amené à l’aéroport s’est arrêté au pied de l’appareil. Selon une source aéroportuaire, sa femme a pris place à son côté dans l’avion dans lequel voyage aussi une infirmière.

L’UDPS avait annoncé dans la nuit que M. Tshisekedi quitterait Ndjili “à 10h00”. Voulant couper court “à des rumeurs” sans préciser les motifs du voyage, le parti avait affirmé que celui-ci était prévu de longue date et avait “été plusieurs fois reporté compte tenu de la situation politique au pays et des enjeux de l’heure”. Un proche de la famille Tshisekedi a néanmoins indiqué que celui-ci retournait en Belgique “pour un contrôle (médical) à Bruxelles”.

Mais pour un haut cadre de l’UDPS, la santé du “Vieux”, comme le surnomment affectueusement ses compagnons d’engagement politique, s’est brusquement dégradée, au point que son retour au pays n’est plus assuré.

M. Tshisekedi était rentré triomphalement au Congo fin juillet, après près de deux ans de convalescence dans la capitale belge. Des centaines de milliers de Congolais étaient alors venus l’accueillir, dans ce qui reste le plus grand rassemblement politique des cinq dernières années à Kinshasa

Son départ pourrait compliquer les négociations destinées à permettre une sortie pacifique à la crise politique provoquée par le maintien au pouvoir de M. Kabila au-delà du terme de son mandat, échu depuis le 20 décembre.