Crise politique en RDC – Crispation autour du prochain retrait des passeports semi-biométriques

La prochaine invalidation des passeports semi-biométriques, annoncée par le gouvernement de la République démocratique du Congo, a ouvert un nouveau front de tensions politiques avec l’arrestation mercredi à Kinshasa de 26 manifestants vent debout contre cette décision. A compter du 16 octobre, les passeports semi-biométriques, qui circulent actuellement en même temps que les passeports biométriques, n’auront plus cours, a indiqué vendredi le ministère des Affaires étrangères.
“Les détenteurs de ces passeports ne pourront plus être autorisés à franchir la frontière tant à l’entrée qu’à la sortie du territoire national”, ont précisé les autorités qui mettent en avant des raisons sécuritaires, des risques de contrefaçons et les problèmes que peuvent rencontrer à l’étranger les Congolais titulaires de ce passeport.
Cette mesure a suscité un tollé en cette période de tension politique, alors que l’opposition dénonce le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila au-delà du terme légal de son mandat, et l’absence de tout calendrier électoral pour un prochain scrutin.
Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) à qualifié d'”arbitraire et irresponsable”, la décision gouvernementale, réclamant “son annulation sans condition”.
Mercredi, “la police a interpelé au total 26 personnes qui troublaient l’ordre public devant les bureaux du ministère des Affaires étrangères sous le couvert d’une manifestation contre l’invalidation des passeports semi-biométriques”, a déclaré le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu. En début de soirée, les personnes arrêtées étaient toujours en détention.
Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende a rappelé que “le transfert d’un visa valide d’un passeport annulé, périmé ou rempli est une opération des plus banales”.