Crise des migrants – Un an après le décès du petit Alan, la mort sur les routes migratoires ne faiblit pas

Le 2 septembre 2015, le monde découvrait avec émotion la photo du petit Alan Kurdi – erronément orthographié Aylan à l’époque – mort à l’âge de trois ans, noyé alors qu’il fuyait la guerre syrienne pour l’Europe. Un an plus tard, le nombre de migrants décédés en tentant de gagner un autre pays est passé de 4.664 à 5.700, dénonce Oxfam qui appelle une fois de plus l’Europe à adapter sa politique face à ce drame humain. Depuis le début de l’année, Oxfam estime qu’un réfugié meurt toutes les 80 minutes. “Rien qu’en août dernier, la route maritime reliant le Nord de l’Afrique à l’Italie a causé quasiment autant de morts que sur toute l’année 2015.”
Pour Oxfam, il est grand temps que les dirigeants européens s’engagent à protéger tous les réfugiés et migrants en déplacement, ainsi qu’à mettre en place des routes sûres pour gagner l’Europe et à proposer des procédures d’asile transparentes.
“Comme si les images montrant le corps sans vie d’Alan, qui ont déshonoré le monde, n’étaient pas suffisantes, un an après, les dirigeants mondiaux refusent toujours d’agir”, dénonce pour sa part Amnesty International. L’ONG rappelle que les négociations en vue du sommet de l’Onu pour les réfugiés et les migrants du 19 septembre prochain ont abouti en juillet au gel du “nouveau pacte mondial sur le partage des responsabilités concernant les réfugiés” proposé par le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, jusqu’en 2018.
“Ce qui se profile, c’est un nouveau conclave de dirigeants mondiaux multipliant les déclarations creuses alors qu’un nombre croissant d’enfants souffrent”, déplore Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty. “Les gouvernements se sont focalisés avant tout sur leurs intérêts particuliers alors que davantage de personnes trouvaient la mort”, appuie Liesbeth Goossens d’Oxfam Solidarité. “Les gouvernements européens doivent changer leur approche au plus vite afin d’aider les pays qui accueillent de nombreux migrants et protéger les migrants sur les routes”, conclut-elle.