Crise des migrants – Migrants de Calais: la justice française ordonne des mesures d'aide

La justice française a ordonné lundi en référé une batterie de mesures d’aide aux migrants de Calais (nord), actuellement livrés au dénuement, tout en écartant la réouverture d’un centre d’accueil d’urgence. Sous 10 jours, avec une astreinte de 100 euros par jour de retard, le tribunal administratif de Lille (nord) a ainsi exigé des autorités françaises la mise en place de plusieurs points d’eau, de sanitaires et de douches afin d’éviter que les réfugiés errant actuellement dans le Calaisis, entre 400 et 600, ne soient “exposés à des risques de traitements inhumains et dégradants”.
Cette décision a été saluée par les défenseurs des droits des migrants et donne en partie raison aux onze associations qui avaient saisi le juge mercredi dernier pour demander l’arrêt des “entraves” à la distribution de nourriture.
En revanche, le juge n’est pas allé jusqu’à exiger la création d’un centre d’hébergement d’urgence fixe à Calais car cela ne constitue pas “la seule solution pour prendre en charge efficacement et dignement les personnes concernées”. Cela n’était pas non plus de sa compétence puisqu’il était saisi en référé, rappelle-t-il.
La mise en place d’un tel dispositif avait été balayée par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb qui, en déplacement vendredi à Calais, avait argué que cela risquerait de provoquer un “appel d’air” dans la région.
La crainte est de voir pousser un nouveau bidonville, alors que 7.000 personnes environ avaient été évacuées lors du démantèlement de la “Jungle”, lancé voici tout juste huit mois, le 24 octobre 2016.