Crise des migrants – Le Premier ministre hongrois propose d'expulser les migrants vers des camps hors de l'UE

Le Premier ministre conservateur hongrois Viktor Orban a suggéré que l’Union européenne “expulse” l’ensemble de ses demandeurs d’asile et les parque dans des camps hors de l’UE, plutôt que de chercher à les répartir entre ses membres. “Il y a une seule solution et elle est bonne pour tout le monde. Pour nous qui n’avons pas de problèmes car nous nous sommes défendus, comme pour ceux qui comme l’Allemagne ont des soucis: c’est d’expulser (les migrants) du territoire de l’UE”, a-t-il déclaré dans un entretien avec le portail internet Origo.hu. “De grands camps de réfugiés doivent être créés hors de l’UE, financés par l’UE et gardés par l’UE”, où les migrants seraient transportés et “contraints de rester le temps que soient examinées leurs demandes d’asile”, selon le dirigeant.

Vent debout contre l’accueil de migrants, M. Orban organise pour le 2 octobre un référendum controversé destiné à valider son refus des relocalisations de réfugiés voulues par l’UE. La Hongrie accuse la chancelière allemande Angela Merkel d’avoir favorisé la vague de migrants il y a un an en proclamant sa “politique de bienvenue” sans consulter ses partenaires européens. Aujourd’hui désavouée dans les urnes, Mme Merkel a dit qu’elle “voudrait remonter le temps” pour faire les choses différemment, mais “cela n’est pas possible”, a ironisé M. Orban.

Plus simplement, “quiconque est entré illégalement dans l’UE doit être appréhendé et expulsé”, a-t-il martelé. “Cela peut résoudre tous les problèmes à ce stade”. Une répartition des migrants par un système de quotas risquerait en outre de se révéler peu efficace, selon M. Orban, car les demandeurs d’asile concernés “voudront retourner en Allemagne”.

Budapest n’a accueilli aucun réfugié dans le cadre du premier programme de relocalisation conclu à l’été 2015 entre les Etats membres de l’UE et resté largement lettre morte en pratique. Un collectif de 22 organisations non-gouvernementales ont appelé les électeurs hongrois à “boycotter” le référendum du 2 octobre, jugeant ce scrutin “inhumain”. Mi-septembre, le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn, avait été jusqu’à proposer d’exclure, au moins provisoirement, la Hongrie de l’UE pour violation de ses valeurs fondamentales.