Crise des migrants – La Libye rapatrie 159 migrants nigérians

Les autorités libyennes ont rapatrié jeudi 159 migrants nigérians bloqués en Libye après avoir échoué à traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. “En coordination avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), nous évacuons jeudi (…) 159 migrants clandestins nigérians dont trois nourrissons”, a déclaré Badreddine Ben Hamed, chef du bureau de lutte contre l’immigration clandestine. Deux autocars ont conduit les migrants à l’aéroport de Mitiga, près de Tripoli. Portant tous les mêmes survêtements et des chaussures de sport neuves, ces derniers étaient rangés en files.

Leurs documents de voyage, pour la plupart des laissez-passer, leur ont été remis juste avant de monter dans l’avion. “Je voulais aller en Europe (…) mais je n’ai pas pu”, a expliqué Fate, portant son bébé dans les bras. “Je suis heureuse de rentrer dans mon pays”, a confié une autre migrante.

En visite à Tripoli mercredi, le directeur général de l’OIM William Lacy Swing s’est rendu dans un centre de rétention en compagnie de Martin Kobler, émissaire de l’ONU en Libye. “Je suis ici pour voir de mes propres yeux (…) ce que l’on peut faire”, a-t-il déclaré avant de s’entretenir avec les autorités libyennes.

Pour M. Kobler, “c’est un impératif d’ordre humanitaire que d’améliorer les conditions de vie” de ces migrants (…) et de les assister pour les “retours volontaires” vers leurs pays d’origine.

Avec l’appui de l’OIM, la Côte d’Ivoire a évacué mardi de plus de 150 ressortissants qui se trouvaient dans des centres de rétention en Libye.

Depuis la fin de la révolte qui a renversé en 2011 le régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est morcelée et sous la coupe de milices rivales. L’insécurité a poussé de plus en plus d’immigrés, souvent présents depuis des années, à tenter la traversée de la Méditerranée au risque de naufrages meurtriers.

De nombreux migrants, incapables d’accomplir avec succès cette traversée, se retrouvent dans l’insécurité, sans travail et sans ressources en Libye et optent pour le rapatriement.