Crise des migrants – Après le putsch, l'accord UE-Turquie se poursuit "sans accroc"

L’exécution de l’accord entre l’Union européenne et Ankara “sur les réfugiés continue sans accroc en dépit du coup d’Etat en Turquie”, a déclaré samedi le ministre turc des Affaires européennes. Conclu en mars, cet accord a permis de tarir le flux de migrants en route vers l’Europe de l’Ouest. “Nous ne croyons pas que cela soit la fin de la route, c’est le moment d’engager un nouvel élan” dans les négociations d’adhésion à l’UE de la Turquie, entamées en 2005, a ajouté Omer Celik.
Les purges qui ont suivi le coup d’Etat manqué du 15 juillet ont suscité de vives critiques européennes. “Je crois que cette situation devrait être un tournant vers un nouveau processus. Il faudrait montrer plus de solidarité pour un peuple qui a montré son attachement à la démocratie”, a déclaré le ministre turc.
Ce coup d’Etat “est plus grave que les attaques montées par Daech”, l’organisation de l’Etat islamique (EI), mais “certains collègues européens pensent que c’est juste un jeu de Pokemon”, a-t-il poursuivi. “Venez ici! Venez voir à quel point c’est grave!”, a-t-il lancé.
Le putsch manqué n’a toutefois pas de conséquence sur le pacte sur les migrants: “Nous avons continué à tranquillement mettre en oeuvre l’accord”. “Cela montre à quel point la démocratie turque est solide. La Turquie est l’une des quelques démocraties solides en terme d’institutions”, a assuré le ministre.
Samedi matin, le président Recep Tayyip Erdogan a eu des mots cinglants pour les responsables de l’Union européenne: “Ce qu’ils disent ne m’intéresse pas et je ne les écoute pas”, a-t-il dit dans une interview à la chaîne française France 24. “Cela fait 53 ans que l’Europe nous fait attendre à la porte”, a-t-il ajouté.
La candidature de la Turquie remonte à 1963. La demande d’adhésion a été officiellement déposée en 1987 et officiellement reconnue en 1999. Les négociations ont débuté en 2005.