Crise au Venezuela – Deux manifestants tués, un responsable à l'ONU démissionne pour dénoncer la répression

Deux jeunes manifestants ont été tués jeudi au Venezuela lors d’affrontements survenus au cours de la grève générale convoquée par l’opposition contre le président Nicolas Maduro, a annoncé le Parquet. L’opposition, qui mobilise des manifestations populaires quotidiennes depuis le 1er avril dernier, veut que le président renonce à son projet de modifier la Constitution et quitte le pouvoir. Les deux manifestants tués jeudi étaient âgés de 24 et 23 ans. L’un participait à un rassemblement à Los Tuques, une banlieue de Caracas, l’autre manifestait à Valencia, dans le nord du pays, a précisé le Parquet sans donner d’indications sur les responsables de ces décès. Il est indiqué en revanche que le manifestant de Los Tuques a été tué par balle. Une dizaine d’autres personnes ont été blessées au cours de ces affrontements.
Les deux décès portent à 99 le nombre de personnes tuées en près de quatre mois de manifestations.
Jeudi, des affrontements avec la police ont éclaté à divers endroits, notamment dans les banlieues de l’est et l’ouest de la capitale ainsi que dans les Etats de Zulia (nord-est), Aragua (centre) et à Isla Margarita, a constaté l’AFP. Dans plusieurs quartiers de Caracas et d’autres villes comme Maracaibo, dans l’ouest du pays, les rues étaient bloquées par des barricades depuis le matin en raison de la grève générale. A Los Ruices, à l’est de Cararas, les manifestants se sont opposés à coups de pierres aux employés de la télévision publique VTV.
Le même jour, un haut responsable au sein de la mission vénézuélienne aux Nations unies a annoncé sa démission, pour dénoncer “la répression violente et agressive” menée, selon lui, par la “dictature” de Nicolas Maduro contre son peuple. Isaias Medina a indiqué renoncer à ses fonctions de ministre conseiller de la mission vénézuélienne, qu’il occupait depuis deux ans. Dans un entretien vidéo, il précise estimer que le gouvernement de son pays a “violé tous les droits humains possibles”, parlant de “tueries” et appelant au changement. Les dirigeants vénézueliens doivent “se reprendre et de réfléchir à leur position” et “penser à l’importance du pays tout entier et à la place qu’ils occuperont dans l’histoire: ils sont, et seront considérés comme des meurtriers”, ajoute-t-il.
L’ambassadeur vénézuélien auprès des Nations unies, Rafael Ramirez, a réagi via son compte Twitter, indiquant “condamner la conduite d’Isaias Medina”.