Corée du Sud: manifestations à Séoul avant une audience cruciale pour la présidente

Deux manifestations rivales ont rassemblé samedi à Séoul des dizaines de milliers de Sud-Coréens, partisans et opposants de la présidente Park Geun-Hye, deux jours avant la dernière audience de la Cour constitutionnelle sur sa destitution. Environ 17.000 policiers anti-émeute ont été mobilisés, et avaient formé des barricades avec leurs bus dans le centre de Séoul pour séparer les partisans et opposants de la présidente, engluée dans un retentissant scandale de corruption.

Les anti-Park, qui brandissaient ballons jaunes et bannières, manifestaient dans trois endroits différents de la capitale: en direction de la Maison bleue, résidence de la présidence, de la Cour constitutionnelle, et à proximité des quartiers généraux de grands groupes industriels. Non loin de là, les partisans de la présidente, plus âgés, brandissaient des drapeaux nationaux et scandaient des slogans appelant la Cour à annuler la destitution.

Les organisateurs des manifestations anti-Park ont revendiqué un million de participants, et les pro-Park, trois millions.

La police de son côté a cessé de fournir des chiffres de la participation, estimée par l’AFP à environ 100.000 dans chaque bord.

La présidente a été destituée début décembre par le Parlement. Cette décision doit encore être entérinée par la Cour constitutionnelle qui tiendra sa dernière audience lundi. Le verdict n’est pas attendu avant le 13 mars.

Mme Park est accusée de “collusion” avec son ancienne confidente de l’ombre et amie de 40 ans, Choi Soon-Sil, actuellement jugée pour abus de pouvoir et fraude, pour avoir profité de ses relations pour extorquer des dizaines de millions de dollars aux plus grands conglomérats du pays. Si la destitution est entérinée, une élection présidentielle devra être organisée dans les 60 jours.