Conflit en Syrie – Washington accuse Damas de bloquer l'aide humanitaire pour Alep

Les Etats-Unis ont accusé jeudi le régime syrien de bloquer l’aide humanitaire destinée à la population assiégée d’Alep et ont menacé de ne pas coopérer militairement avec la Russie en cas de violation de l’accord américano-russe sur la trêve des combats. “A l’heure qu’il est, les camions qui pourraient acheminer de l’aide vitale attendent du mauvais côté de la frontière (turco-syrienne). Et cela relève de la responsabilité directe du régime (du président syrien Bachar al- Assad) et de ses bienfaiteurs à Moscou”, a tonné le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest.
“Nous sommes maintenant au troisième jour” de l’accord de cessation des hostilités entre les forces syriennes et celles de l’opposition et “nous n’avons toujours pas vu l’acheminement (de l’aide humanitaire) commencer”, a aussi dénoncé le porte-parole du département d’Etat, Mark Toner. “C’est une source croissante d’inquiétude”, a souligné le diplomate américain.
La trêve des combats a été prolongée en Syrie mais des centaines de milliers d’habitants attendaient toujours jeudi l’aide humanitaire promise par l’ONU, laquelle a exhorté le régime syrien à débloquer immédiatement sa distribution.
Une vingtaine de camions remplis de nourriture et de médicaments se trouvent dans une “zone tampon” entre la Turquie et la Syrie et “sont prêts à prendre la route immédiatement” pour rejoindre Alep, deuxième ville du pays à environ 70 km de la frontière, selon un responsable de l’ONU, Jan Egeland.
L’organisation internationale espère distribuer vendredi l’aide dans cette localité martyre ravagée par plus de cinq ans de guerre et où 250.000 habitants des quartiers rebelles assiégés manquent de tout.
Une cessation des hostilités en Syrie pendant sept jours consécutifs, à compter du 12 septembre, et l’acheminement de l’aide humanitaire, sont deux volets de l’accord américano-russe conclu à Genève le 9 septembre par les chefs de diplomatie John Kerry et Sergueï Lavrov.