Conflit en Syrie – L'opposition refuse tout "rôle" à Assad

L’opposition syrienne au régime de Damas a indiqué jeudi qu’elle refusait tout “rôle” actuel ou futur pour Bachar al-Assad, au moment où la nouvelle administration américaine a annoncé que le départ du président syrien n’était “plus une priorité” pour mettre fin au conflit. “L’opposition n’acceptera jamais que Bachar al-Assad ait un rôle à aucun moment (…), notre position ne va pas changer”, a déclaré aux médias Monzer Makhos, un des porte-paroles du Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes clés de l’opposition syrienne.
M. Monzer s’exprimait dans un hôtel à Genève, où se déroule depuis une semaine une cinquième série de négociations inter-syriennes sous l’égide de l’ONU.
Depuis le début du conflit syrien en mars 2011, les Etats-Unis ont toujours soutenu les groupes d’opposition qui luttent contre le régime du président syrien Bachar al-Assad et réclament son départ.
Mais jeudi, le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a affirmé depuis la Turquie que le sort du président Bachar al-Assad serait décidé par les Syriens.
Quelques heures plus tard, l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley a affirmé à son tour que Washington ne considérait plus le départ du président syrien Bachar al-Assad comme une priorité.
A Genève, une autre porte-parole du HCN, Farah Atassi, a indiqué aux journalistes que l’opposition syrienne souhaitait que les Etats-Unis jouent un “plus grand rôle, et plus décisif” dans le dossier syrien.
Elle a souligné que les Etats-Unis ont un rôle à jouer pour “limiter l’influence iranienne” et pour faire face “aux Russes qui ont commis un vol à main armée de la question syrienne”.
“Nous sommes un partenaire fiable pour l’administration américaine (…) pour combattre le groupe Etat islamique”, a-t-elle également relevé.
Des négociations inter-syriennes pour faire cesser le bain de sang qui dure depuis six ans ont repris il y a une semaine à Genève, sans grand espoir d’avancées vu la poursuite de la violence. Le fossé reste immense entre les belligérants.
Quatre séries de pourparlers ont déjà été organisées depuis 2016 à Genève par l’envoyé spécial de l’ONU Staffan de Mistura, sans résultat.
Le fossé reste profond entre l’opposition qui exige le départ du président syrien Bachar al-Assad, comme préalable à toute solution, et le gouvernement qui veut discuter en priorité de la “lutte contre le terrorisme”, ce qui pour Damas désigne tous ses adversaires.

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31 mars 2017 - 00h05