Conflit en Syrie – L'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, al-Nosra, reste menaçante

La branche syrienne d’Al-Qaïda, le Front al-Nosra, reste menaçante et liée en réalité avec le réseau djihadiste, malgré la rupture annoncée jeudi, a estimé le chef du commandement militaire américain au Moyen-Orient, le général Joe Votel. “Ces organisations sont extraordinairement rusées, extraordinairement flexibles. Il faut s’attendre à ce qu’elles entreprennent des choses”, a déclaré le général Votel lors d’un forum sur la sécurité à Aspen (Colorado), retransmis sur internet.
“Elles peuvent peut-être ajouter une branche à l’arbre, la rendre un peu différente, mais cette branche trouve son origine dans une idéologie et une approche fondamentale. Au centre de tout ça, c’est toujours Al Qaïda”, a dit le général Votel, qui supervise notamment les forces engagées en Syrie, en Irak et en Afghanistan.
“Nous devrons continuer de nous préoccuper d’eux à long terme, nous ne pourrons pas nous fier juste à ce qu’ils font aujourd’hui”, a estimé le général américain.
La branche syrienne d’Al-Qaïda, le Front al-Nosra, a annoncé jeudi la rupture des liens avec le réseau djihadiste au nom duquel elle combattait depuis 2013, dans une vidéo qui a montré pour la première fois son chef Abou Mohammad al-Jolani.
Dans l’enregistrement diffusé par la chaîne de télévision Al-Jazeera, Abou Mohammad al-Jolani a également annoncé que son groupe avait changé de nom et qu’il s’appelait désormais “Front Fateh al-Cham”.
L’annonce de cette rupture, encouragée par Al-Qaïda pour “protéger les gens du djihad en Syrie”, est survenue alors que les chefs des diplomaties russe et américaine négocient un accord pour frapper ensemble en Syrie al-Nosra et l’EI.
Al-Nosra est apparu officiellement en Syrie en janvier 2012, soit dix mois après le début de la révolte pacifique contre le régime de Bachar al-Assad, réprimée dans le sang, qui s’est transformée en conflit dévastateur. Al-Nosra est allié à des rebelles combattant le régime et s’est constitué un soutien populaire. Il ne contrôle aucun territoire syrien mais domine la ville d’Idleb, d’où il a chassé l’armée du régime en 2015.

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28 juillet 2016 - 21h50