Conflit en Syrie – Enlèvements, tortures et exécutions sommaires dans les zones rebelles

Différents groupes d’opposition armés recourent à des enlèvements, de la torture et des exécutions sommaires dans le nord de la Syrie, annonce Amnesty International dans un rapport mardi, qui étudie les exactions commises depuis 2012. Certains groupes bénéficieraient du soutien des gouvernements du Qatar, de l’Arabie saoudite, de la Turquie et des Etats-Unis alors qu’ils violent le droit international, déplore l’ONG. Elle demande à ces pays d’intervenir pour mettre fin à ces agissements. “À Alep et Idlib (nord de la Syrie, ndlr), les groupes armés ont les coudées franches pour commettre des crimes de guerre et bafouer le droit international humanitaire en toute impunité. (…) Nous avons constaté que certains utilisent les mêmes méthodes de torture auxquelles recourt régulièrement le gouvernement syrien”, s’indigne Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen­-Orient à Amnesty International.
Quelque 24 cas d’enlèvements ont été recensés entre 2012 et 2016 et cinq personnes ont été torturées entre 2014 et 2015, indique le rapport. Par ailleurs, des éléments attesteraient d’exécutions sommaires. “Parmi les victimes figurent des civils, dont un adolescent de 17 ans accusé d’être homosexuel et une femme accusée d’adultère (…). Dans certains cas, les groupes armés ont procédé à des exécutions sommaires en place publique, (…) acte qui constitue un crime de guerre”.
Amnesty International vise cinq groupes armés, dont le Front al Nosra et le Front al Shamia, qui contrôlent des régions des gouvernorats d’Alep et d’Idlib. Certains définissent leurs propres systèmes judiciaires, fondés sur l’application stricte de la loi islamique (charia). Les groupes combattent autant le régime syrien que les Kurdes ou l’État islamique.
“Il est essentiel que la Russie et les États­-Unis, ainsi que l’envoyé spécial des Nations unies en Syrie, mettent l’accent, durant les pourparlers de Genève, sur les détentions imputables aux forces gouvernementales et sur les enlèvements imputables aux groupes armés”, conclut Amnesty International.