Conflit en Syrie: appel à manifester après des raids meurtriers de la coalition

Des militants syriens ont appelé jeudi à manifester dimanche à travers le monde après des raids de la coalition internationale emmenée par Washington ayant tué des dizaines de civils près d’un fief djihadiste en Syrie. Au mois 56 civils, dont des enfants, ont été tués mardi dans des frappes de la coalition près de Minbej, un bastion du groupe extrémiste Etat islamique (EI), selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre. Les militants ont relayé sur Facebook cet appel à manifester dimanche pour protester contre ces raids meurtriers sous la bannière “Minbej est en train d’être exterminée”.

“Nous demandons à tous les Syriens, quelque soit leur affiliation ou leur religion, et à tous les peuples libres (…) d’exprimer leur solidarité dimanche 24 juillet avec notre ville dévastée”, peut-on lire sur l’une des pages Facebook. Cet appel est une réponse “aux massacres commis par les avions de la coalition”, précise la publication. D’autres militants ont réclamé que des rassemblements soient organisés dans les villes turques d’Istanbul ou Gaziantep où vivent de nombreux réfugiés syriens.

Une manifestation a déjà eu lieu mercredi dans la ville rebelle d’Azaz, à l’ouest de Minbej, selon des images publiées sur une autre page Facebook. Ce “massacre est une honte pour l’Humanité”, lit-on sur une pancarte. Selon l’OSDH, les avions de la coalition ont frappé mardi à l’aube alors que les habitants fuyaient les combats dans le village d’al-Toukhar, au nord de Minbej, que les forces anti-EI au sol appuyées par Washington tente de capturer depuis le 31 mai.

Les Etats-Unis ont reconnu avoir mené des frappes près de Minbej, assurant qu’ils allaient enquêter sur les informations faisant état de la mort de dizaines de civils. Et le chef du Pentagone, Ashton Carter, a promis la “transparence” sur cet incident meurtrier. Le principal groupe d’opposition syrien a appelé mercredi la coalition à suspendre ses frappes après ces raids afin d’enquêter sur ces frappes. Ces raids ont également été dénoncés par l’Unicef qui déplore la mort de “plus de 20 enfants” dans ces frappes.