Conflit en Syrie – Amnesty appelle les dirigeants mondiaux à apporter la justice aux victimes syriennes

Après six ans de conflit en Syrie et le décès d’au moins 400.000 personnes, Amnesty International appelle mercredi les dirigeants mondiaux à “prendre des mesures immédiates pour apporter justice, vérité et réparation” aux millions de victimes du conflit. Malgré la résolution de l’Onu de décembre 2016, “des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité demeurent impunis en Syrie”, répète l’organisation de défense des droits humains dans un communiqué. Via la campagne ‘Justice for Syria’, Amnesty International “engage les gouvernements à mettre fin à l’impunité et à faire de l’obligation de rendre des comptes une réalité pour le peuple syrien en soutenant et en finançant le mécanisme d’enquête sur la Syrie adopté par l’Assemblée générale des Nations unies en décembre 2016”. L’ONG exhorte les gouvernements à exercer leur compétence universelle pour enquêter sur les responsables présumés de crimes en Syrie et “les traduire en justice dans leurs propres tribunaux”.
Pour rappel, tous les Etats sont autorisés à exercer cette compétence pour les crimes de droit international (crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide, tortures, disparitions forcées, etc.). Ils peuvent enquêter sur les coupables présumés et les traduire en justice, “quel que soit le lieu où les faits ont été commis et la nationalité du suspect ou de la victime”. La France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède et la Suisse enquêtent notamment déjà sur les crimes commis en Syrie, souligne Amnesty.
Pour faciliter ces enquêtes et poursuites, l’AG des Nations unies a adopté en décembre dernier une résolution appelant à la création d’un mécanisme international indépendant. “Cette résolution a envoyé un message fort en contournant un Conseil de sécurité dans l’impasse, qui se montre incapable de mettre fin à l’impunité des crimes de droit international et des violations des droits humains en Syrie. Le mécanisme est maintenant en attente d’obtenir les fonds nécessaires de la part des États membres pour commencer à fonctionner”, précise Amnesty.
Les pays qui ont voté en faveur de ce mécanisme doivent désormais “prendre les mesures nécessaires pour garantir le financement et la coopération dont il a besoin pour pouvoir apporter la justice aux victimes du conflit en Syrie”, conclut l’ONG.