Concert du Nouvel An: Gustavo Dudamel euphorique avant sa prestation

Le chef d’orchestre vénézuélien Gustavo Dudamel, qui à 35 ans sera le plus jeune dirigeant au pupitre du Philharmonique de Vienne pour le Concert du Nouvel An, a évoqué avec enthousiasme jeudi les valses viennoises qui l’emmènent “au paradis”. Chef du Los Angeles Philharmonic, Dudamel a été choisi pour diriger le célèbre rendez-vous dédié aux valses, polkas, galops et marches des Strauss père et fils, devenu le concert de musique classique le plus médiatisé au monde, retransmis cette année dans 93 pays. Lors du final traditionnel, le public entendra comme d’habitude la fameuse valse “Le Beau Danube Bleu”, de Johann Strauss fils. A l’écoute de ce morceau joué par le Philarmonique, le jeune chef à la personnalité charismatique assure avoir le sentiment “de pouvoir gagner le paradis en paix”, a-t-il confié lors d’une conférence de presse à Vienne.

Andreas Großbauer, président de l’Orchestre viennois et premier violon, a dit “avoir encore dans l’oreille le cri” de joie de Dudamel lorsqu’il l’a appelé pour lui demander s’il souhaiterait diriger cette manifestation incontournable organisée sous les ors de la salle du Musikverein. L’orchestre et le chef se connaissant bien, ils ont déjà donné 46 concerts ensemble. “Je serai votre cavalière – Vous serez les élégants gentlemen et je vous suivrai”, a décrit Gustavo Dudamel à propos du concert de dimanche.

Outre les incontournables, dont “La marche de Radetzky” de Johann Strauss père, le Philarmonique a composé un programme d’une quinzaine de morceaux dont un extrait d’une opérette de Franz Lehar et un morceau du compositeur français Emile Waldteufel en ouverture. Dans ce temple du classicisme, les musiciens du Philarmonique étrenneront dimanche leurs nouveaux costumes dessinés par les créateurs Vivienne Westwood et son mari d’origine autrichienne Andreas Kronthaler. Parmi les illustres prédécesseurs de Gustavo Dudamel figurent Herbert von Karajan, Daniel Barenboim, Zubin Mehta, Lorin Maazel et Mariss Jansons, qui ont fait valser à travers la planète.

Comme de tradition, une partie des revenus engendrés par le concert iront à des oeuvres caritatives, notamment au profit des migrants, un symbole pour cette manifestation créée sous le nazisme. Gustavo Dudamel incarne et défend pour sa part le modèle vénézuélien “Sistema”, dont il est issu, fondé en 1975 et qui accueille dans 230 conservatoires près d’un demi-million de jeunes défavorisés.