Colombie: un ex-ministre à la tête des négociations de paix avec l'ELN

Le président colombien Juan Manuel Santos a annoncé dimanche que l’ancien ministre Juan Camilo Restrepo mènerait les négociations de paix avec l’Armée de libération nationale (ELN), la seconde guérilla du pays après les Farc, qui doivent s’ouvrir jeudi. “Je peux déjà vous annoncer que le chef de l’équipe (de négociateurs, ndlr) sera l’ancien ministre Juan Camilo Restrepo”, a déclaré M. Santos à la télévision.
M. Restrepo, un conservateur de 70 ans, a notamment été ministre de l’Agriculture entre 2010 et 2013, et ambassadeur de Colombie en France entre 2000 et 2001.
Le chef de l’Etat colombien a répété que “si les conditions sont réunies”, les négociations avec l’ELN, qui compte 1.500 combattants, débuteraient à Quito, en Equateur, jeudi.
Les pourparlers officiels visent à mettre fin à plus de 50 ans de conflit armé avec ce mouvement de guérilla inspiré de la révolution cubaine et né en 1964 d’une insurrection paysanne, peu après les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) avec lesquelles M. Santos a signé un accord de paix le 26 septembre. Le texte a ensuite été rejeté par les Colombiens lors d’un référendum le 2 octobre.
La phase officielle des négociations a été retardée en raison d’une condition posée par le président, à savoir que l’ELN libère au préalable tous ses otages.
La Colombie est déchirée depuis plus d’un demi-siècle par un conflit armé complexe qui, au fil des décennies, a impliqué plusieurs guérillas d’extrême gauche (dont les Farc et l’ELN), des milices paramilitaires d’extrême droite et les forces armées, faisant plus de 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.