Colombie: les trois journalistes retenus par une guérilla libérés

Les trois journalistes retenus en Colombie par la guérilla de l’ELN (extrême gauche) ont été libérés vendredi grâce à l’intervention de l’Eglise et du Défenseur du peuple, entité publique de défense des droits de l’homme, alors que le pays est en plein pourparlers de paix La journaliste espagnole Salud Hernandez, retenue depuis une semaine, a été la première à être libérée. Cette hispano-colombienne de 59 ans, est correspondante du journal espagnol El Mundo et chroniqueuse au quotidien colombien El Tiempo. Salud Hernandez était portée disparue depuis samedi dans la région de Catatumbo (nord-est), frontalière avec le Venezuela.
“Je me sens parfaitement bien”, a déclaré Mme Hernandez sur cette même chaîne, confirmant avoir été retenue par l’Armée de libération nationale (ELN, extrême gauche), la deuxième guérilla de Colombie. “C’était un enlèvement”, a-t-elle affirmé lors d’une conférence de presse.
“Tout s’est passé très vite. Ce qui s’est passé, c’est que le retour n’était pas rapide car, comme on le sait, les routes dans cette Colombie rurale sont un désastre”, a ajouté sans plus de précision cette femme qui réside dans ce pays depuis les années 1990.
Peu de temps après, Diego D’Pablos et son collègue Carlos Mesa, de la radio-télévision colombienne RCN, qui étaient retenus également par la guérilla dans la municipalité d’El Tarra, dans le département de Norte de Santander, près de la frontière vénézuélienne ont été libérés. Les deux hommes enquêtaient sur la disparition de Salud Hernandez.
“Nous allons bien tous les deux”, a déclaré D’Pablos, cité par RCN dans un tweet. Ils ont été “bien traités”, a-t-il ajouté.
De son côté, le président colombien Juan Manuel Santos s’est félicité de cette nouvelle. “C’est une information qui remplit de joie les Colombiens et le monde entier”, a-t-il déclaré.
Il a également remercié de leurs interventions l’Eglise catholique et le Défenseur du Peuple, une institution publique chargée de la défense des droits de l’Homme qui ont permis la libération des trois journalistes.
Depuis plus d’un demi-siècle, le complexe conflit colombien, le plus ancien d’Amérique latine, a impliqué guérillas d’extrême gauche, milices paramilitaires d’extrême droite et forces armées, sur fond de violences des trafiquants de drogue ayant fait au moins 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,8 millions de déplacés.