Colombie: les Farc se dispersent suite au rejet de l'accord de paix

Les membres des Farc, rassemblés pour la conférence de la guérilla dans le sud de la Colombie avant le référendum sur l’accord de paix rejeté dimanche, ont regagné jeudi leurs bases, a-t-on appris auprès du CICR qui a facilité leur transfert. Les guérilleros sont repartis “tout au long de la journée de jeudi” vers leurs positions dans divers points du pays, quittant El Diamante, lieu-dit des Llanos del Yari, où le 23 septembre s’était achevée la Xe Conférence des Farc, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Cette conférence avait avalisé l’accord de paix signé avec le gouvernement pour mettre fin à 52 ans de guerre.
Tous les guérilleros “sont partis sans armes et en civil”, a indiqué cette source sans préciser leur nombre, ni dans quels types de véhicules les rebelles avaient quitté cette zone isolée, à plus de cinq heures de piste de San Vicente del Caguan, bastion historique des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes).
Ce repli des guérilleros sur leurs positions suit le rejet par la majorité des électeurs colombiens de l’accord signé le 26 septembre par le président Juan Manuel Santos et le chef des Farc, Rodrigo Londoño, plus connu sous ses noms de guerre Timoleon Jiménez ou Timochenko, à l’issue de près de quatre années de pourparlers de paix délocalisés à Cuba.
Avant le référendum, les Farc avaient commencé à regrouper leurs troupes pour gagner les zones de concentration, où les rebelles devaient déposer leurs armes et entamer leur démobilisation, selon un processus prévu sur six mois sous supervision de l’ONU.
Selon l’accord, les 5.765 combattants de la principale guérilla de Colombie devaient se rassembler dans 27 zones réparties à travers le pays.
Mais après le rejet du texte, la direction des Farc leur a ordonné de gagner des “sites sûrs pour éviter des provocations de ceux qui s’opposent à l’accord de paix”.
Ces déplacements de guérilleros se font sous couvert du cessez-le-feu bilatéral décrété le 25 août, au lendemain de la conclusion de l’accord, pour entrer en vigueur le 29 et qui reste maintenu.
M. Santos l’a limité au 31 octobre, mais a ensuite précisé qu'”il peut être renouvelé et étendu pour garantir et préserver la principale avancée de la négociation: la fin de la violence et la tranquillité des Colombiens”.