Colombie: les Farc commencent à détruire des armes au premier jour de la paix

Les Farc ont commencé à “détruire des matériaux explosifs” et attendent “les premières libérations de rebelles”, au lendemain de l’entrée en vigueur en Colombie de l’accord de paix signé avec le gouvernement, a annoncé vendredi un chef de la guérilla. “Nous sommes déjà à J+2 et les guérilleros, en plus d’avancer vers les points de pré-regroupement, ont commencé à détruire, de bonne foi, des matériaux explosifs et nous attendons les premières libérations de rebelles”, a déclaré Ivan Marquez, chef de la délégation des Farc aux négociations de paix, lors de la conférence de presse de lancement de la commission de suivi et de vérification de l’accord.
Le gouvernement du président Juan Manuel Santos et la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont signé le 24 novembre un accord de paix renégocié, après le rejet par référendum le 2 octobre du texte d’origine qui avait été signé une semaine plus tôt.
Cet accord, révisé pour inclure des propositions de l’opposition, a été ratifié mercredi par le Congrès, mais c’est jeudi qui a été considéré comme le “Jour J” du début du calendrier d’application du pacte, et notamment du délai de 30 jours octroyé aux guérilleros des Farc pour se rassembler dans 27 zones du pays où ils déposeront progressivement leurs armes, sous supervision de l’ONU.
Les Nations Unies, via le bureau du Haut commissariat pour les droits de l’Homme en Colombie, ont fait part de leur “préoccupation” vendredi au sujet de l’augmentation des violences contre des leaders communautaires et défenseurs des droits, faisant état de 52 homicides en 2016.
“Au 30 novembre de cette année, le bureau a vérifié, avec différentes sources sur le terrain, 35 attentats ainsi que 52 homicides de leaders défenseurs des droits de l’Homme (…), et cinq autres cas d’homicides sont en cours d’analyse”, a précisé l’agence dans un communiqué, en soulignant la hausse de la criminalité dans des régions jusque là contrôlées par les Farc.
Déplorant “une violence persistante contre les défenseurs des droits de l’Homme dans le pays, en particulier dans les zones rurales”, le bureau de l’ONU a précisé que “13 des 57 homicides” analysés ont été commis depuis la signature le 26 septembre d’un premier accord de paix avec cette guérilla, accord révisé après son rejet par référendum et signé une nouvelle fois le 24 novembre.