Colombie: les enlèvements ont diminué de 92% depuis 2000

Les enlèvements ont diminué de 92% en Colombie depuis 2000, avec 188 cas enregistrés cette année, une baisse qualifiée d'”historique” mardi par les autorités. Jusqu’à il y a seize ans, plus de 3.400 enlèvements de Colombiens et d’étrangers étaient enregistrés en moyenne chaque année, a précisé le directeur de la police anti-rapts, le général Fernando Murillo à la radio RCN.
“La diminution de ce crime si atroce atteint un chiffre historique”, a-t-il ajouté, précisant que pour 2016 la plupart des enlèvements (88%) ont été le fait de la délinquance commune.
L’Armée de libération nationale (ELN, guévariste), seconde guérilla du pays, est à l’origine de 11% d’entre eux, et le crime organisé de 1%.
Les autorités n’ont fait état d’aucun enlèvement commis par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), la guérilla la plus importante du pays, avec laquelle a été signé fin novembre un accord de paix pour mettre fin à plus de 52 ans de conflit durant lequel lui ont été attribués la majorité des rapts.
La moitié des enlèvements enregistrés en 2016 ont été contre rançon, selon le général Murillo, qui a fait état du démantèlement de 30 gangs dédiés à cette activité criminelle et de 524 arrestations. Il a ajouté que 57 otages avaient été libérés par les forces de l’ordre, mais que sept étaient encore aux mains de leurs ravisseurs.
L’ELN et le gouvernement colombien mènent depuis janvier 2014 des discussions secrètes, en préalable à des pourparlers de paix. Leur lancement avait été annoncé pour le 27 octobre dernier, mais a été suspendu par le président Juan Manuel Santos qui exige la libération préalable des otages de la guérilla.
Selon l’ONG País Libre (Pays Libre), spécialisée depuis 25 ans dans la prévention et la lutte contre les enlèvements, 32.733 personnes ont été séquestrées depuis 1970 en Colombie, dont 8.991 personnes par les Farc, 7.368 par des délinquants de droit commun et 7.107 par l’ELN.
Depuis les années 60, le conflit armé colombien a impliqué au cours des décennies une trentaine de guérillas d’extrême gauche, des milices paramilitaires d’extrême droite et les forces de l’ordre, faisant au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.