Colombie : la guérilla de l'ELN libère un otage civil

L’ELN, deuxième guérilla de Colombie, a libéré jeudi un otage civil qui a été remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans l’est du pays, a annoncé l’organisme humanitaire. “Un civil qui était aux mains de l’Armée de libération nationale (ELN) a été remis aujourd’hui au CICR dans la zone rurale de Saravena”, dans le département d’Arauca, a annoncé le CICR dans un communiqué.
“Il est actuellement en chemin pour se retrouver avec sa famille”, a-t-il ajouté. Selon le Défenseur du peuple, organisme chargé de veiller au respect des droits de l’homme, il s’agit de Fabio Leon Ardila, maire de 2012 à 2015 de la ville de Charala, dans le département de Santander (nord-est), qui avait été enlevé le 30 juin dernier à Saravena, alors qu’il assistait des réunions.
C’est le deuxième otage libéré en une semaine sur les quatre que l’ELN détenait auparavant, selon les estimations officielles.
L’ELN, issue comme les Farc – première guérilla du pays – d’une insurrection paysanne en 1964, et le gouvernement colombien ont convenu en mars dernier d’entamer des pourparlers officiels.
Mais aucune date n’a encore été arrêtée, le président Juan Manuel Santos ayant fixé comme condition que l’ELN libère au préalable ses otages, qui seraient donc désormais au nombre de deux.
“Ce type d’action (les libérations d’otages) ont lieu grâce à des échanges discrets”, afin de ne pas impliquer des civils dans le conflit et “de se préparer à la phase publique” des discussions, a déclaré à l’AFP Victor de Currea, un politologue expert du conflit armé colombien, auteur de plusieurs ouvrages sur l’ELN.
Une source proche de la guérilla a affirmé à l’AFP que l’état-major de l’ELN et des délégués du gouvernement s’étaient réunis ces jours-ci à Caracas en vue de mettre en place “prochainement” une table de négociations.
D’inspiration guévariste, l’ELN, seconde rébellion de Colombie avec 1.500 combattants, avait décidé de cesser temporairement ses attaques afin de favoriser le bon déroulement du référendum sur l’accord de paix avec les Farc, qui s’est soldé par la victoire du “non” dimanche.
Peu après l’annonce de ce résultat qui en a surpris plus d’un, l’ELN avait réagi en appelant “la société colombienne à continuer à chercher une issue négociée au conflit armé”.