Colombie: hausse des menaces et violences contre des journalistes

Plus de 70 journalistes ont été la cible de menaces ou de violences en Colombie depuis début 2016 contre cinq au cours de la même période de l’année précédente, selon un rapport diffusé mardi par la Fédération colombienne des journalistes (Fecolper). “Durant les quatre premiers mois de l’année, la Fecolper a répertorié (…) 76 victimes, ce qui représente 80% de la totalité des cas enregistrés en 2015”, a précisé cette fédération dans un communiqué publié à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse.
Avec 24% des cas répertoriés, Bogota est la ville où se sont produites le plus grand nombre de “violences et/ou d’agressions”, a ajouté la Fecolper, qui regroupe une trentaine d’associations et plus de 1.200 journalistes, et avait alerté en février sur la dégradation des conditions de sécurité des journalistes en Colombie.
“La menace est la forme d’agression la plus fréquente (26 cas), suivie des obstructions au travail journalistique (12 cas) et des campagnes de diffamation et/ou de stigmatisation (10 cas)”, a ajouté la Fecolper, selon laquelle les médias locaux sont particulièrement visés.
“La couverture de thématiques liées aux processus de paix entre le gouvernement et les mouvements d’insurrection semble représenter un facteur de risque”, a-t-elle ajouté en référence à l’augmentation des attaques attribuées à des bandes criminelles issues des milices paramilitaires d’extrême droite, démobilisées au début des années 2000.
Ces derniers mois, les autorités ont lancé une importante offensive contres ces gangs dits BaCrim qui, selon les experts, représentent un risque majeur dans un scénario de post-conflit si le gouvernement parvient à signer des accords de paix avec les guérillas d’extrême-gauche pour mettre fin à plus d’un demi-siècle de guerre interne.

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04 mai 2016 - 05h05