Cinquante couples de perruches alexandre menacent la biodiversité à Bruxelles

Environ cinquante couples de perruches alexandre, une espèce exotique originaire d’Asie du Sud et du Sud-Est, nichent actuellement à Bruxelles. “Il faudrait capturer ces oiseaux maintenant que c’est encore possible”, estime le scientifique Tim Adriaens de l’Institut flamand de la nature et des forêts (INBO), qui dirige une étude européenne sur la gestion des espèces envahissantes qui ne font pas (encore) partie de la liste européenne des espèces exotiques à combattre. Trois espèces de perruches se sont acclimatées et se reproduisent à Bruxelles: les perruches à collier, majoritaires, les perruches alexandre, en progression, et les conures veuves, dont la présence est plus marginale.
“Les perruches alexandre sont une plus grande menace pour les oiseaux indigènes que les perruches à collier”, explique Tim Adriaens. “Cette espèce ne tolère aucune intrusion dans et autour de son nid. Cela signifie non seulement qu’elle est en concurrence avec les oiseaux cavernicoles indigènes, comme les pics, les mésanges ou les sittelles, mais aussi qu’elle a un impact sur les chauves-souris cavernicoles, comme la noctule commune. C’est une problématique cruciale à Bruxelles, vu le nombre de parcs et espaces verts. Leur population est encore assez limitée et il serait donc judicieux d’agir maintenant.”
En 2015, près de 8.000 perruches à collier ont été identifiées à Bruxelles lors d’un recensement effectué par Natagora et Natuurpunt. S’y ajoutent quelque cinquante couples de perruches alexandre et une poignée de conures veuves. “Pour maintenir toutes ces perruches sous un seuil acceptable, il faudrait un grand ‘plan perruches’. Mais c’est un sujet sensible car ces oiseaux sont populaires auprès des citadins”, relève M. Adriaens.

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25 janvier 2017 - 17h35