Choléra en Haïti: l'ONU a du mal à financer son plan d'aide aux victimes

L’ONU a beaucoup de mal à réunir quelque 200 millions de dollars qu’elle souhaite consacrer à aider les familles des victimes de l’épidémie de choléra en Haïti, a indiqué lundi un haut responsable des Nations unies. L’ONU espère aussi trouver 200 autres millions, dont 40 millions d’ici fin 2017, afin d’accélérer la lutte contre la maladie et d’améliorer les infrastructures sanitaires locales, d’autant plus que l’ouragan Matthew a nettement accru les risques, a souligné David Nabarro, conseiller spécial pour le développement durable et chargé de négocier avec le gouvernement haïtien et les donateurs potentiels.
“Mon ambition est de trouver 200 millions de dollars (…), une somme raisonnable”, a-t-il indiqué à des journalistes. Cette somme serait consacrée à des aides directes aux familles de victimes et aux communautés les plus affectées par l’épidémie.
M. Nabarro a aussi cité un programme de bourses d’études pour les enfants pour compenser “l’impact du choléra sur l’éducation”.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon doit présenter cet ensemble de mesures fin octobre ou début novembre à l’Assemblée générale de l’ONU.
Mais les donateurs sollicités pour les financer se montrent réticents, a admis le Dr Nabarro.
“Obtenir des contributions volontaires (pour cet objectif) est difficile”, a-t-il déclaré. “Il est hautement improbable que nous soyons capables de réunir 200 millions” de cette façon”.
L’ONU envisage donc de demander aux Etats membres une rallonge budgétaire “mais ce n’est pas évident”.
M. Nabarro refuse de considérer que ces aides sont en fait une indemnisation versée aux Haïtiens pour l’épidémie mais souligne la “responsabilité morale” des Nations unies.
A la mi-août, l’ONU a pour la première fois reconnu son “implication dans le foyer initial” de l’épidémie. Selon des experts indépendants, la maladie a été introduite en Haïti par des Casques bleus népalais de la Mission de l’ONU sur place (Minustah).
Le choléra a touché près de 800.000 personnes depuis le déclenchement de l’épidémie en octobre 2010 et 9.300 en sont mortes. On recense toujours plus de 500 cas chaque semaine.