Cancer du sein: une hormonothérapie de dix ans réduit le risque de rechute

Les femmes dont le cancer du sein a été traité à un stade précoce paraissent courir moins de risques de rechute si elles suivent un traitement hormonal pendant dix ans, au lieu de cinq ans, selon une étude présentée dimanche aux Etats-Unis. Ces travaux montrent que des femmes ménopausées ayant pris le traitement anti-cancéreux Femara (létrozole) pendant dix ans- et non cinq comme il est souvent prescrit – voient le risque de réapparition de la tumeur ou d’un nouveau cancer dans l’autre sein réduit de 34%.
Cette étude a été présentée à la conférence annuelle de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) qui réunit ce week-end à Chicago des chercheurs et spécialistes du cancer du monde entier.
“Ces résultats sont importants pour des millions de femmes dans le monde avec un cancer du sein à récepteur d’oestrogène positif (HER2 positif)”, a souligné Harold Burstein, professeur de médecine à Harvard, qui n’a pas participé à l’étude. “Ils suggèrent que le fait de poursuivre une hormonothérapie plus longtemps réduit le risque de réapparition”.
L’étude est publiée dans le New England Journal of Medicine.
La plupart des tumeurs du sein sont à récepteurs d’hormones positifs, dont 20% à l’oestrogène.
Même après l’ablation chirurgicale de la tumeur, les femmes souffrant de ce type de cancer (HER2 positif) “courent indéfiniment un risque de résurgence” de la maladie même s’il est jugé faible, a relevé Paul Goss, professeur de médecine à Harvard et directeur du centre de recherche sur le cancer du sein au Massachusetts General Hospital de Boston.
Il est l’un des principaux auteurs de cette étude clinique qui a porté sur 1.918 femmes au Canada et aux Etats-Unis.
Face à ce risque, ces femmes continuent à prendre du tamoxifène (Nolvadex), un anti-oestrogène datant des années 1970, ou d’autres inhibiteurs de cette hormone comme le Femara des laboratoires Novartis pour prévenir un retour du cancer. Ces deux médicaments existent en version générique.
L’ASCO recommande aux femmes de prendre du tamoxifène pendant dix ans au lieu de cinq ans. Ou de remplacer le tamoxifène, après les cinq premières années, par un inhibiteur d’oestrogène comme le Femara.