Cancer du poumon: la nécessité de centraliser les soins confirmée par les chiffres belges

La nécessité de centraliser la chirurgie du cancer du poumon dans un nombre limité de centres hospitaliers, qui affichent un niveau d’activité important en la matière, est confirmée par l’analyse des données de près de 13.000 patients belges, chez qui un cancer du poumon invasif a été diagnostiqué en 2010 ou 2011. C’est l’une des conclusions d’un nouveau rapport du KCE, qui a plus largement dressé une liste de 23 “indicateurs de qualité” permettant d’évaluer le diagnostic et le traitement en Belgique des patients atteints de cancer du poumon.
La qualité des soins est jugée “globalement bonne” dans les hôpitaux belges, mais les indicateurs de qualité dégagés doivent permettre de tendre à l’avenir vers une meilleure prise en charge. Il ressort par exemple des données que des améliorations sont souhaitables au niveau de la phase diagnostique: “chez un tiers des patients, le délai séparant le diagnostic pathologique du début du traitement est supérieur à un mois”, note le KCE. L’enregistrement des données au Registre du Cancer, par les hôpitaux, devrait également se faire de manière plus complète et plus précise si l’on veut pouvoir évaluer efficacement la qualité globale des soins en Belgique ainsi que l’action spécifique de chaque dispensateur de soins ayant pris en charge un patient atteint de cancer du poumon.
Le rapport conforte également “le plaidoyer pour une centralisation de la chirurgie du cancer du poumon”. Actuellement, “tous les patients recevant un diagnostic de cancer peuvent être pris en charge dans à peu près n’importe quel hôpital belge, et ce indépendamment de la rareté ou de la complexité de leur cas”, indique le KCE. Or, “la mortalité après une opération chirurgicale pour cancer du poumon est plus élevée dans les hôpitaux où l’on effectue moins de 10 interventions sur le poumon par an”, ce qui est le cas de la moitié des hôpitaux ayant opéré des cancers bronchiques en 2010-2011.