Camps nazis en Allemagne : controverse autour de la visite d'une dirigeant populiste

Un responsable du parti de droite populiste allemand AfD a créé une controverse jeudi en maintenant son projet de visite vendredi de l’ancien camp nazi de Buchenwald, en dépit des critiques qu’il a essuyées pour avoir mis en cause la repentance allemande sur la Shoah. La direction du mémorial du camp de Buchenwald (centre) a annoncé jeudi qu’elle refusait que Björn Höcke, un élu local de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), soit présent aux cérémonies organisées dans l’ancien camp de concentration pour commémorer la libération du camp d’Auschwitz, le 27 janvier 1945.
Se référant au Mémorial de l’Holocauste à Berlin, M. Höcke avait déploré la semaine dernière dans un discours, l’existence d’un mémorial “de la honte”
Les propos de cet élu de Thuringe (est), habitué des polémiques et appartenant à la frange la plus radicale de l’AfD, avaient suscité une vive indignation en Allemagne, toujours hanté par son passé nazi.
“Après ce discours (…), une participation de M. Höcke au dépôt de gerbe dans l’ancien camp de concentration de Buchenwald n’est pas acceptable”, a déclaré le directeur adjoint de la Fondation qui gère le Mémorial de Buchenwald, Rikola-Gunnar Lüttgenau.
Björn Höcke a aussitôt répliqué dans une lettre adressée à la direction de la Fondation et citée par les médias allemands : “il ne vous appartient pas de décider qui (…) peut participer à cette commémoration et qui ne le peut pas”, écrit-il, indiquant qu’il maintenait “évidemment” sa visite dans le camp vendredi.
Les propos de M. Höcke avaient également suscité des remous au sein de la direction de l’AfD, très divisée sur son cas mais qui avait finalement refusé d’entamer une procédure d’exclusion à son encontre.
Mouvement fondé en 2013, anti-immigration, anti-islam et anti-élites, l’AfD a le vent en poupe, capitalisant notamment sur les craintes suscitées par l’arrivée de plus d’un million de demandeurs d’asile depuis 2015 en Allemagne. Il espère entrer à la Chambre des députés lors des législatives de septembre prochain, ce qui serait une première pour un parti de ce type depuis 1945.